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Retour en France des quatre journalistes libérés après des mois d'une éprouvante captivité en Syrie

Le président Hollande accueille les journalistes français, libérés après des mois de captivité en Syrie : de gauche à droite : Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torrès. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Amaigris et fatigués, les quatre journalistes français libérés après dix mois d'une éprouvante captivité en Syrie "dans des sous-sols sans voir le jour", aux mains d'un groupe jihadiste lié à el-Qaëda, sont arrivés dimanche en France.

 

Plus de 24 heures après l'annonce surprise de leur libération, les premiers éléments sur leur prise d'otages commencent à apparaître. L'un des ex-otages, Nicolas Hénin, a notamment raconté sa tentative avortée d'évasion, une "longue errance de lieux de détention en lieux de détention" dans un pays ravagé par la guerre civile et a évoqué les difficiles conditions de détention où les otages n'ont "pas toujours" été bien traités.

Son compagnon d'infortune, le chevronné reporter de la radio Europe 1, Didier François, a lui évoqué "dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour", parfois enchaînés les uns aux autres.

 

Rasés de près après être apparus la veille avec de longues barbes, héritage de leur captivité, ils ont été chaleureusement accueillis par le président François Hollande à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris.

"Ca a été long, mais on n'a jamais douté. De temps en temps, on avait des bribes, on savait que tout le monde était mobilisé", a déclaré Didier François avant de remercier les "diplomates et les agents des services de renseignement (qui) ont fait un travail absolument formidable, très discret, 24 sur 24 et 7 jours sur 7 pour essayer de nous sortir de là".

"On est restés dix mois complets dans des sous-sols sans voir le jour, un mois et demi entièrement enchainés les uns aux autres", a-t-il ajouté, évoquant des conditions de détention "rudes".

"Dans un pays en guerre, ce n'est pas toujours simple, que ce soit la nourriture, l'eau, l'électricité, parfois c'était un petit peu bousculé, les combats étaient proches, il est arrivé qu'on soit déplacé très rapidement dans des conditions un peu abracadabrantes", a-t-il dit.

 

Ses deux enfants dans les bras, Nicolas Hénin, un fin connaisseur de l'Afrique et du Moyen-Orient, est apparu heureux mais affecté devant les caméras. Interrogé sur la manière avec laquelle les journalistes avaient été traités pendant leur captivité, il a pudiquement répondu: "pas toujours" bien.

 

Le chef de l'Etat a pour sa part répété que la France "ne paie pas de rançon" dans les affaires d'otages. "C'est un principe très important pour que les preneurs d'otages ne puissent être tentés d'en ravir d'autres. Tout est fait par des négociations, des discussions. Je ne veux pas être plus précis", a-t-il conclu. Il avait auparavant rappelé que d'autres otages occidentaux se trouvent toujours en Syrie.

 

Des dizaines de reporters enlevés

Depuis le début de la guerre qui oppose le régime du président Bachar el-Assad aux rebelles ayant juré sa perte au printemps 2011, des dizaines de reporters syriens et étrangers ont été enlevés en Syrie. Si plusieurs journalistes européens ont été libérés ces dernières semaines, de nombreux journalistes, dont les Américains Austin Tice, disparu depuis août 2012, et James Foley, qui a collaboré avec l'AFP, disparu depuis novembre 2012, sont toujours otages.

 

Didier François, grand reporter à la radio Europe 1, et le photographe Edouard Elias avaient été enlevés au nord d'Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, reporter à l'hebdomadaire français Le Point, et Pierre Torrès, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à Raqqa.

Ils ont été retrouvés par une patrouille de l'armée turque dans la nuit de vendredi à samedi dans le no man's land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d'Akçakale (sud-est).

 

Dans une interview à la chaîne d'informations France 24 avant son arrivée à Paris, Nicolas Hénin avait évoqué sa tentative avortée d'évasion trois jours après son enlèvement. "Je me suis évadé, j'ai passé une nuit en liberté à courir dans la campagne syrienne avant de me faire rattraper par mes ravisseurs", a-t-il dit.

"En tout, je suis passé par une dizaine de lieux de captivité (...). La plupart du temps, avec d'autres personnes, notamment Pierre Torrès qui m'a rejoint assez vite. Cela a été une longue errance de lieux de détention en lieux de détention", a poursuivi le reporter, désignant ses ravisseurs comme "un groupe qui se réclamait d'un mouvement jihadiste".

En mars, trois journalistes espagnols enlevés par l'Etat islamique en Irak et au Levant avaient été libérés après des mois de captivité.

 

 

Amaigris et fatigués, les quatre journalistes français libérés après dix mois d'une éprouvante captivité en Syrie "dans des sous-sols sans voir le jour", aux mains d'un groupe jihadiste lié à el-Qaëda, sont arrivés dimanche en France.
 
Plus de 24 heures après l'annonce surprise de leur libération, les premiers éléments sur leur prise d'otages commencent à apparaître. L'un des...