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Économie - G20

Le projet de réforme du FMI dans l’impasse

« À une époque où le monde est devenu multipolaire, pourquoi un pays devrait-il avoir le droit de veto ? » s'interroge un responsable face aux réticences des États-Unis

Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a jugé prématuré d’évoquer des solutions alternatives. Joshua Roberts/Reuters

Le projet de réforme du Fonds monétaire international (FMI) est dans l'impasse, en dépit des déclarations des ministres des Finances du G20 qui promettent de le mener à bien sans les États-Unis, si le Congrès américain ne le ratifie pas d'ici à la fin de l'année, a déclaré hier un responsable du G20.
L'incapacité à faire avancer ce projet visant à doubler les ressources du Fonds et à renforcer le poids des Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) dans la prise de décision a visiblement été un grand sujet de discorde entre responsables du G20 et représentants des pays membres du FMI qui se sont réunis au cours du week-end.
Dans un communiqué final, les ministres des Finances du groupe des vingt économies les plus puissantes se disent « profondément déçus » par le blocage américain. « Certains disent qu'il faudrait donner plus d'espace aux Américains, relève un haut responsable qui a participé aux discussions à Washington. Je dis que nous sommes dans une impasse. »
Selon lui, la remise en cause du projet de réforme proposé par le G20 en 2010 serait désastreuse à la fois pour les États-Unis et pour l'ensemble du groupe, car la plupart des pays ont déjà effectué les procédures de ratification. « Si l'on met de côté le projet 2010, il faut en démarrer un nouveau. (...) Personne n'a envie de refaire le processus une deuxième fois », dit-il.

Mission impossible ?
Les puissances émergentes, les plus affectées par l'absence de réformes, ont manifesté leur exaspération pendant les discussions, mais on ne voit guère quelles décisions pourraient entraîner un déblocage de la situation.
Des mesures ad hoc pourraient être prises concernant une partie des réformes de gouvernance sans l'aval des États-Unis. Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a indiqué que les pays en développement pourraient réclamer un changement dans le mécanisme de prêt d'urgence du FMI si Washington n'approuve pas l'ensemble du projet.
Mais la plupart des solutions, étant donné la structure actuelle de décision, ne pourraient être mises en œuvre sans l'approbation des Américains. Le secrétaire au Trésor, Jack Lew, a assuré que le gouvernement de Barack Obama ferait son possible pour faire voter cette année la réforme des quotas par le Congrès, malgré les réticences affichées par les élus républicains qui jugent que ces réformes coûteraient trop cher à Washington.
Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a jugé prématuré d'évoquer des solutions alternatives : « Le plan sera exploré jusqu'au bout et si ce plan A ne fonctionne pas, alors nous nous soucierons du plan B », a-t-elle dit. Pour l'heure, souligne le responsable du G20 interrogé, il n'y a pas de plan B. « Il n'y a aucune piste. Au départ, on a une discussion, mais quand on entre dans les détails, il n'y a rien. »
Le blocage de la réforme du FMI a déjà eu certaines conséquences, dont, par exemple, l'augmentation des fonds régionaux qui agissent à une échelle plus modeste que l'institution de Washington, mais pourraient au final lui faire de l'ombre.
« Il est impossible de défendre ses intérêts nationaux, et nous sommes tous forcés à le faire, sans offrir une solution innovante qui permettrait de répondre aux besoins actuels, peste le responsable du G20. À une époque où le monde est devenu multipolaire, pourquoi un pays devrait-il avoir le droit de veto ? »

(Source : Reuters)

Le projet de réforme du Fonds monétaire international (FMI) est dans l'impasse, en dépit des déclarations des ministres des Finances du G20 qui promettent de le mener à bien sans les États-Unis, si le Congrès américain ne le ratifie pas d'ici à la fin de l'année, a déclaré hier un responsable du G20.L'incapacité à faire avancer ce projet visant à doubler les ressources...

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