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À La Une - Malaysia Airlines

Vol MH370: l'enquête se concentre sur le cockpit

Vingt-six pays participent désormais aux recherches, sur terre et sur mer, et via échanges de données radars et satellites.

Un artiste à l'aéroport international de Kuala Lumpur pose, le 17 mars 2014, devant des messages et prières à l'intention des passagers disparus du vol MH370 de Malaysia Airlines. AFP/MANAN

L'enquête autour du vol MH370 se resserrait lundi autour du cockpit, les derniers mots reçus à terre, prononcés par le copilote, coïncidant à quelques minutes d'intervalle avec la désactivation volontaire des principaux systèmes de communication de l'appareil.

A 01H19 samedi 8 mars (17H19 GMT vendredi), soit 38 minutes après le décollage du Boeing 777 de Kuala Lumpur à destination de Pékin, le contrôle aérien enregistrait la dernière communication orale émise depuis le poste de pilotage à son intention: "Eh bien bonne nuit". Ces quelques mots en anglais ("All right, good night"), énoncés de façon détendue selon les autorités malaisiennes, venaient en réponse aux contrôleurs annonçant à l'équipage que l'avion s'apprêtait à quitter l'espace aérien malaisien. Or "les investigations préliminaires suggèrent que c'est le copilote qui parlait", a affirmé lundi soir le PDG de Malaysia Airlines, Ahmad Jauhari Yahya, lors d'une conférence de presse.

Cette information pourrait se révéler capitale pour établir qui contrôlait l'appareil au moment où il a disparu des écrans radars civils suite à ce que les autorités malaisiennes ont qualifié d'"acte délibéré".

 

Les investigations se concentrent donc désormais sur le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, et son "officier pilote de ligne" (OPL, copilote), Fariq Abdul Hamid, 27 ans.

Le système ACARS (Aircraft Communication Addressing And Reporting System) qui permet d'échanger des informations entre l'appareil en vol et le centre opérationnel d'une compagnie aérienne, a émis un dernier signal à 01H07. Il aurait dû de nouveau émettre une demi-heure plus tard, à 01H37. La désactivation de ce système est nécessairement le fait d'un pilote ou d'une personne initiée, selon les spécialistes.

Le transpondeur, autre dispositif crucial, qui transmet les informations sur la position de l'appareil, a été de son côté délibérément désactivé deux minutes seulement après le message attribué au copilote. L'avion disparaît des écrans radars civils à 1H30.

Les données recueillies depuis lors permettent d'affirmer qu'il a changé de cap à mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam et continué de voler pendant près de sept heures. Des radars militaires malaisiens avaient détecté un signal cette nuit-là, plus tard identifié comme provenant du vol MH370.

 

"Missile de croisière"

"Il s'est passé quelque chose avec le pilote", a assuré à Washington le président de la commission de Sécurité intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul qui dit se fonder sur des rapports "de la sécurité intérieure, du contre-terrorisme et du renseignement". Il a également émis l'hypothèse que l'avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de "missile de croisière".

Aucun débris n'a été retrouvé, dans ce qui est l'un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne.

 

Les autorités malaisiennes soulignent que les antécédents de toutes les personnes à bord, soit 239 dont 227 passagers, sont passés au peigne fin.

 

La police a perquisitionné les domiciles des deux pilotes qui, à première vue, présentent un profil ordinaire et inoffensif : un commandant de bord militant de l'opposition progressiste, bricoleur et cordon bleu, et un jeune copilote sur le point de se marier. La police examine toutefois le simulateur de vol que le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, possédait chez lui. Concernant le copilote, Fariq Abdul Hamid, il aurait invité une jeune passagère dans le cockpit lors d'un vol reliant la Thaïlande à Kuala Lumpur en 2011, a raconté cette dernière à la télévision australienne. Or il est formellement interdit d'inviter un passager dans la cabine de pilotage, depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Le gouvernement malaisien a exhorté l'opinion publique à ne pas tirer de "conclusions hâtives" sur les deux hommes qui, par ailleurs, n'avaient pas demandé à voler ensemble le 8 mars.

 

Pas de trace au large de l'Australie

Vingt-six pays participent désormais aux recherches, sur terre et sur mer, et via échanges de données radars et satellites. La France a envoyé trois enquêteurs spécialisés, dont Jean-Paul Troadec, l'ancien directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) qui avait enquêté sur l'accident du vol AF447 Rio-Paris d'Air France en juin 2009. L'épave de l'Airbus A330 n'avait été localisée que deux ans plus tard. 

Un signal satellitaire situe l'appareil, il y a neuf jours, le long d'un arc septentrional allant du nord de la Thaïlande à l'Asie centrale, ou le long d'un arc méridional, de l'Indonésie au sud de l'Océan indien.

Tony Abbott, le Premier ministre d'Australie, dont la côte occidentale longe le sud de l'océan Indien, a indiqué lundi n'avoir reçu aucune information sur la présence éventuelle du Boeing au large de son pays.

 

La Malaisie déploie ses forces aériennes et navales dans le corridor sud, zone qui semble avoir la priorité pour les recherches, le corridor nord passant au-dessus de plusieurs pays dont les radars militaires auraient forcément détecté un Boeing 777 dans leur espace aérien.

 

La Chine, via les médias officiels, a, pour sa part, de nouveau vivement critiqué les autorités malaisiennes et Malaysia Airlines. "Les informations partielles et contradictoires (...) ont rendu les efforts difficiles et l'affaire encore plus mystérieuse", écrit le quotidien China Daily. Deux-tiers des personnes à bord étaient chinoises.

 

Les révélations de ce week-end --changement de cap et désactivation délibérés, poursuite du vol pendant sept heures-- ont plongé dans le désarroi les proches des personnes à bord, qui se raccrochent parfois à l'infime espoir que l'avion ait pu atterrir quelque part.

Le lycée français de Pékin, dont trois élèves étaient à bord du MH370, accueillait lundi une équipe de spécialistes venus de Paris pour apporter une assistance psychologique aux élèves, qui effectuaient leur rentrée après deux semaines de vacances.

 

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commentaires (2)

QUE FAISAIT LE COQ... PIT ?

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 21, le 17 mars 2014

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Commentaires (2)

  • QUE FAISAIT LE COQ... PIT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 21, le 17 mars 2014

  • L'hypothèse que l'avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de missile de croisière reste donc la plus envisageable .

    Sabbagha Antoine

    16 h 14, le 17 mars 2014

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