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Liban - Interview

Axe Fouad-Boutros à Achrafieh : « L’étude évaluant l’impact sur l’environnement prévaudra... »

L’ouverture du tunnel devant l’archevêché de Beyrouth telle que prévue par la municipalité (à gauche) et telle que « faussée » par les opposants au projet de l’axe Fouad-Boutros (à droite). Illustration municipalité de Beyrouth

Face au vif mécontentement que suscite le projet de l'axe Fouad-Boutros (censé relier la rue Alfred Naccache au secteur Charles Hélou), le vice-président du conseil municipal de Beyrouth, l'ingénieur Nadim Abou Rizk, a moins tendance à défendre ce projet qu'à rassurer les citoyens qui le contestent. Il insiste sur l'étude d'impact sur l'environnement qui est en cours et dont les recommandations, censées être rendues publiques en début d'été, détermineront la viabilité du projet, à la lumière de son impact sur la circulation, la pollution environnementale, la pollution sonore, la préservation du patrimoine et la dimension socio-économique.


« En vertu du décret 8633, pris en 2012, les résultats de cette étude sont contraignants pour la municipalité », précise-t-il dans une interview à L'Orient-Le Jour.
« Le projet Fouad-Boutros, un projet de boulevard dans un quartier résidentiel et non d'autoroute, sera évalué par la société libanaise privée et spécialisée en la matière, Elard (ou la terre), chargée par le ministère de l'Environnement de cette mission ». « Elle ne dépend que du ministère », insiste Abou Rizk, qui estime « honteuse », en réponse à une question, la moindre suspicion visant la transparence ou l'indépendance des travaux de cette société. « La première étape de son travail a consisté d'ailleurs à recueillir l'opinion des citoyens concernés par le projet », précise-t-il.


S'agissant de la question, fort controversée, de l'impact sur la circulation, il rejette les informations véhiculées jusque-là sur le fait que le projet Fouad-Boutros s'appuie sur une étude du trafic datant de 2002. L'étude de l'impact sur la circulation, dit-il, est prise en charge actuellement par la société TMS Consultant « relevant du bureau de l'ingénieur de renom Antoine Salamé », qui s'est alliée avec la société Elard. « Nous nous engageons, par obligation et parce que nous le souhaitons, à respecter les recommandations finales de l'étude précitée et nous sommes même prêts à renoncer au projet s'il le faut », insiste-t-il.


Mais alors, pourquoi la municipalité n'a-t-elle pas suspendu le processus d'expropriation en attendant le verdict de l'impact sur l'environnement? « L'expropriation, répond-il, est une procédure particulièrement longue, qui ne s'achève qu'avec le jugement définitif du Conseil d'État, relatif à l'indemnisation à verser aux citoyens. Or, nous sommes toujours à la phase d'estimation sur le terrain. »
Les expropriations restantes, ajoute-t-il, sont celles de terrains de près de 11 000 m2, sans immeubles, situés au niveau de l'avenue Charles Malek. Il insiste en outre sur la véracité du chiffre de 30 millions de dollars comme valeur des nouvelles expropriations. « Ceux qui mettent en doute cette somme, jugée minime par rapport au prix du mètre carré à Achrafieh, oublient la règle du quart gratuit, en vertu de laquelle l'État a le droit légal d'exproprier jusqu'au quart du terrain gratuitement. »

D'autres expropriations concernant 28 immeubles à Mar Mikhaël ont eu lieu dans les années 70. Parmi ceux-ci, 16 seront partiellement détruits. Nadim Abou Rizk rejette sur ce point « l'idée saugrenue selon laquelle ces immeubles seront amputés d'une cuisine ou d'un salon. Ils seront entièrement détruits, précise-t-il, mais les terrains non expropriés resteront dans l'escarcelle des propriétaires ».


Il dénonce, d'une manière générale, « la propagande » menée contre le projet et « les fausses images diffusées sur de soi-disant simulations ». « Ce ne sont pas quelques arbres qui seront plantés au-dessus du tunnel » de 250 mètres prévu au niveau de l'évêché maronite, mais un espace vert urbain en bonne et due forme sera aménagé, et répondra aux critères d'éclairage, d'espaces verts, de bancs et de circulation limitée. « Une autre fausse idée, selon Nadim Abou Rizk, concerne le pont devant traverser le quartier de Mar Mikhaël. » Ce pont est un élément esthétique dans le paysage urbain « et devra épouser la tendance hipster de ce quartier», précise-t-il. « Rien ne devrait par ailleurs entraver l'accès aux restaurants, puisque trois parkings souterrains – et non deux – sont prévus au niveau du tunnel, pour contenir près de 750 voitures. « Marcher quelques dizaines de mètres, jusqu'à arriver chez soi, serait-ce une corvée ? »


Interrogé enfin sur les plans alternatifs proposés par la société civile, il affirme à titre d'exemple que l'idée d'un tunnel sous l'avenue Charles Malek est possible. Toutefois, celle de substituer un parc au pont prévu au niveau de La Sagesse est impossible à exécuter puisqu'elle déroge au « plan initial de 1950 hérité par la municipalité, dont l'objet est d'aménager un passage routier. C'est sur cette base que les anciennes expropriations ont été entreprises ».

 

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commentaires (2)

Mis à part l’impact sur l’environnement , certains locataires qui ont touché leurs indemnités en 1970 essayent de jouer le malin pour toucher une seconde fois .

Sabbagha Antoine

16 h 03, le 10 mars 2014

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Commentaires (2)

  • Mis à part l’impact sur l’environnement , certains locataires qui ont touché leurs indemnités en 1970 essayent de jouer le malin pour toucher une seconde fois .

    Sabbagha Antoine

    16 h 03, le 10 mars 2014

  • Mort de rire.... .

    GEDEON Christian

    02 h 34, le 10 mars 2014

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