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Économie - Conjoncture

L’escalade avec l’Ukraine fait chuter les marchés russes

Crainte de sanctions, appréhension face à la situation en cours... Une « vague d'hystérie » s'est emparée hier des marchés russes, qui ont vu dégringoler le rouble.

Pendant le week-end, le rouble s’est rapidement déprécié dans les bureaux de change privés. Maxim Shemetov/Reuters

Le rouble est tombé hier à des plus bas historiques et la Bourse de Moscou a perdu autour de 10 % après le vote du Parlement russe donnant au président Vladimir Poutine le feu vert pour une intervention armée en Ukraine.
La Banque centrale russe a relevé son principal taux directeur de 1,5 point en début de journée, à 7,0 %, pour défendre le rouble. Son communiqué ne mentionne pas la situation en Ukraine mais explique que la décision vise à prévenir « les risques pour l'inflation et la stabilité financière liés à la récente recrudescence de volatilité sur les marchés financiers ».
Dans la matinée le rouble cédait 2,1 % face au dollar, à 36,41, et 1,2 % contre l'euro, à 50,10, dans les deux cas un plus bas record. L'indice Micex de la Bourse russe libellé en roubles chutait de son côté de 9,1 % à 1.313,8 points et son équivalent en dollar lâchait 10,3 % à 1 166,1 points. Les poids lourds de la cote – à l'image de Gazprom – et des banques nationales comme Sberbank et VTB accusent des baisses de plus de 10 %.
« Il y a un mouvement général de vente, les brokers veulent clore leurs positions à tout prix », rapporte Artem Argetkine, trader chez BCS à Moscou. « Il y a d'abord le sentiment qui est mauvais, puis la crainte de sanctions », renchérit Constantin Gouliaev, analyste à la société de gestion Capital à Moscou.

Une « vague d'hystérie »
Le vice-ministre de l'Économie, Andrei Kiepatch, a dit s'attendre à ce que « l'hystérie » sur les marchés finisse par se calmer. « Cette vague d'hystérie va passer, mais il est difficile de dire quand », a-t-il déclaré à Reuters. « Dans tous les cas, ce qui nous attend est une période de confrontation et de difficultés accrues. Pour nous, cela signifiera des relations plus compliquées avec l'Union européenne (UE), les États-Unis, avec toutes les conséquences que cela suppose. »
Alexis Rodzianko, président de la Chambre américaine de commerce en Russie, juge de son côté qu'il sera difficile d'isoler le pays. « La Russie sera-t-elle coupée du monde ? C'est très improbable compte tenu de ce qu'elle apporte, qu'il s'agisse de pétrole, de gaz ou de matières premières. Des sanctions sont peu probables car elles nuiraient aux deux parties au bout du compte. »
Les échanges commerciaux entre les États-Unis et la Russie sont limités mais certains groupes américains sont très présents dans le pays comme ExxonMobil ou Boeing.
Les intervenants restent sceptiques sur l'impact de la hausse de taux. Selon eux, la Banque centrale est intervenue régulièrement la semaine dernière, offrant un milliard de dollars sur le marché dès que le rouble perdait 2-3 kopecks, sans que cela n'empêche la monnaie de dévisser de près de 8 % avant même les déclarations belliqueuses de Vladimir Poutine.
Sur la seule matinée d'hier, certains intervenants estiment que la Banque centrale a vendu jusqu'à 10 milliards de dollars pour défendre le rouble, soit 2 % environ de ses réserves en or et en devises qui se montaient à 493,4 milliards de dollars selon le dernier chiffre connu. La Banque centrale, qui communique sur ses interventions avec un délai de deux semaines, n'a fait hier aucun commentaire spécifique.
Pendant le week-end, le rouble s'était rapidement déprécié dans les bureaux de change privés. « On a été pris de court », affirmait dimanche le responsable d'une officine ouverte 24 heures sur 24 et qui avait vu partir ses derniers dollars le matin même.
La hryvnia, la monnaie ukrainienne, a elle aussi touché hier un plus bas record contre le dollar, à 11,651 sur les écrans Reuters contre 10,851 à la clôture de vendredi.
(Source : Reuters)

Le rouble est tombé hier à des plus bas historiques et la Bourse de Moscou a perdu autour de 10 % après le vote du Parlement russe donnant au président Vladimir Poutine le feu vert pour une intervention armée en Ukraine.La Banque centrale russe a relevé son principal taux directeur de 1,5 point en début de journée, à 7,0 %, pour défendre le rouble. Son communiqué ne...

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