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Moyen Orient et Monde - Syrie

Al-Nosra fixe un ultimatum à Daech

Moscou met en garde Riyad contre une livraison d'armes aux rebelles, estimant qu'elle mettrait en péril la sécurité au Proche-Orient et au-delà.

Des habitants d’Alep quittent la ville avec leurs maigres biens pour trouver refuge dans une région plus sûre. Les Syriens « sont en passe de devenir les réfugiés les plus nombreux dans le monde, dépassant les Afghans », a souligné hier le Haut-Commissaire de l’ONU pour réfugiés, Antonio Guterres. Mohammad al-Khatib/AFP

Le Front al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie, a fixé hier un ultimatum de cinq jours à ses rivaux jihadistes pour régler leurs différends devant un tribunal religieux et mettre fin à deux mois de conflit sanglant. La sommation a été adressée à Daech (l'État islamique en Irak et au Levant, lié à el-Qaëda – EIIL), le groupe rebelle le plus radical en Syrie, deux jours après la mort du commandant d'une brigade islamiste, Abou Khaled al-Souri, qui était un ami d'Ayman al-Zawahari, le chef d'el-Qaëda. Les insurgés accusent Daech de l'avoir tué et le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al-Jolani, a annoncé qu'ils combattraient ce groupe en Syrie et même en Irak s'il refusait l'arbitrage religieux.


Si al-Nosra et Daech sont tous deux issus de la branche d'el-Qaëda en Irak, leurs relations se sont détériorées ces dernières semaines et des combats ont fait rage entre leurs membres.
Les autres groupes rebelles désirent également que Daech se soumette à l'arbitrage de cette cour religieuse. Daech est apparu pour la première fois en Syrie à la fin du printemps 2013. Début janvier, les rebelles coalisés lui ont déclaré la guerre, reprochant à Daech ses abus et son refus de coopérer avec les autres groupes combattant le président Bachar el-Assad. Il y a plusieurs mois, Ayman al-Zawahiri avait demandé en vain à Daech de cantonner son territoire à l'Irak. Et début février, le commandement d'el-Qaëda avait scellé la rupture en désavouant clairement ce groupe.


Par ailleurs, la Russie a mis en garde l'Arabie saoudite contre une fourniture aux rebelles syriens d'armes antiaériennes et antichars pakistanaises, estimant qu'elle mettrait en péril la sécurité au Proche-Orient et au-delà. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères s'est déclaré « profondément préoccupé » par les informations, de sources proches du dossier, selon lesquelles Riyad est en pourparlers avec Islamabad pour se procurer ces armes et les livrer aux rebelles syriens basés en Jordanie. L'objectif serait de renverser le rapport de forces au cours d'une offensive que mèneraient les rebelles contre le régime Assad au printemps, selon le ministère russe.

 

Les réfugiés les plus nombreux
Sur le plan humanitaire, les Syriens « sont en passe de devenir les réfugiés les plus nombreux dans le monde, dépassant les Afghans », a souligné le Haut-ommissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres. S'adressant par vidéoconférence à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Guterres a lancé un nouvel appel à « un fort soutien international » pour les quelque 2,5 millions de réfugiés syriens et en faveur des pays voisins de la Syrie (Liban, Jordanie, Irak, Turquie, Égypte) qui les accueillent en très grand nombre. Il a appelé les autres pays à prendre leur part de cet « énorme fardeau ».
En proportion de sa population, a-t-il expliqué, si la France voulait accueillir autant de réfugiés syriens que le Liban, elle devrait prendre en charge sur son sol 15 millions de déplacés, la Russie 32 millions et les États-Unis 71 millions.
« Les voisins de la Syrie font d'énormes sacrifices pour protéger ceux qui fuient, contribuant ainsi de manière fondamentale à la stabilité régionale et mondiale », a conclu M. Guterres. Pour les autres pays, aider les réfugiés syriens « n'est pas une question de générosité, c'est dans leur propre intérêt au moment où le monde assiste à la désintégration sanglante de la Syrie ».

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