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Nos Lecteurs ont la Parole - Lamia SFEIR DAROUNI

Mieux vaut être chat à Marseille que femme au Liban !

Il y a quelques jours, la justice a condamné à Marseille «un lanceur de chat » à un an de prison ferme, pour sévices graves envers un animal. Au Liban, les époux battent à mort leur femme, sans être jugés ni condamnés ! Comme quoi vaut mieux être un chat à Marseille, qu'une femme à Beyrouth. Car dans notre pays souvent considéré comme le plus libéral d'un monde arabe conservateur, les droits des femmes sont bafoués, ignorés, marginalisés. Dans cette société patriarcale et machiste, l'espace privé est considéré comme sacré par la Constitution du pays et aucune loi ne criminalise la violence faite aux femmes. Notre gouvernement (une fois de plus inscrit aux abonnés absents quand il s'agit de défendre les droits du citoyen) ne juge pas urgent ni nécessaire d'ériger une loi contre ces criminels, la violence conjugale faisant partie d'un fait divers ! Notre Parlement n'a toujours pas voté le projet de loi visant à criminaliser les violences domestiques, approuvé en commission parlementaire en 2010 mais qui sommeille toujours au fond des tiroirs, occupé à défendre leurs propres intérêts et sauver leurs propres portefeuilles. La justice ne condamne pas, faute de lois valables. Quant aux agents des Forces de sécurité intérieure (FSI), issus eux-mêmes d'un milieu où la femme n'a aucun rôle ni droit, ils laissent au conjoint le soin de régler son différend avec son épouse battue, au lieu de la protéger.
Une fois de plus, face au laxisme de nos dirigeants, à l'insensibilité de nos représentants, au silence assourdissant de nos députés, la société civile réagit, défend, condamne et accuse. La presse se déchaîne, les activistes se mobilisent, et toujours l'indifférence. Combien de Roula Yaacoub, de Fatmé al-Nacchar de Manal Assi doivent encore mourir, battues par leur mari, pour que le gouvernement réagisse enfin? Combien d'enfants doivent assister impuissants à la mort de leur mère pour que la justice accuse et condamne? Combien de temps resterons-nous
témoins de ces souffrances faute de lois, de condamnation et de sanctions ?
Entre-temps les femmes au Liban se taisent par peur du qu'en-dira-t-on, supportent par peur de perdre leurs enfants et subissent en silence, sachant que nul ne défendra leur droit. La vie d'un chat à Marseille a certainement plus de valeur que la vie d'une femme au Liban. Et oui, mieux vaut naître chat à Marseille que femme au Liban.

 

 

Il y a quelques jours, la justice a condamné à Marseille «un lanceur de chat » à un an de prison ferme, pour sévices graves envers un animal. Au Liban, les époux battent à mort leur femme, sans être jugés ni condamnés ! Comme quoi vaut mieux être un chat à Marseille, qu'une femme à Beyrouth. Car dans notre pays souvent considéré comme le plus libéral d'un monde arabe...

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