La charte de Bkerké saluée dans les milieux diplomatiques

De nombreux ambassadeurs ont accordé hier une importance toute particulière à la charte rendue publique par l'Assemblée des évêques maronites. Des messages diplomatiques ont ainsi été adressés à Bkerké pour saluer ce document, soulignant le rôle joué par le patriarcat maronite à l'échelle nationale depuis 1920, et qui tente de sauvegarder l'unité du pays. Le document a en outre été envoyé par certains ambassadeurs aux ministères des Affaires étrangères de leur pays respectif, en relevant que le texte a été intitulé « Charte nationale » et non pas « Charte maronite », et qu'elle a été saluée par des leaders non chrétiens, comme Saad Hariri.
Une explication a été aussi donnée concernant la différence entre l'emploi du terme « charte » et le terme « position », qu'avait utilisé le patriarche Nasrallah Boutros Sfeir en 2000 après le retrait des troupes israéliennes du Liban. Les diplomates ont ainsi indiqué que cette « charte » tente de mettre en garde les responsables contre les dangers qui peuvent résulter des tensions politiques, et avalise la politique de neutralité défendue par le président Michel Sleiman, de même qu'elle soutient le monopole des armes par l'armée.
Dans les milieux diplomatiques, on estime que le document de Mgr Raï est important, mais qu'il a besoin d'une feuille de route pour qu'il soit mis à exécution et que le pays sorte des dangers qui menacent son unité, ses fondements et sa coexistence. Et si certains partis ne se croient pas obligés d'adopter ce document et estiment qu'il critique certains de leurs agissements, force est de relever à cet égard que la charte traite aussi de constantes nationales que nul ne saurait ignorer.