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À La Une - Diplomatie

Nucléaire : Occidentaux et Iraniens affichent leur volonté de réussir

Kerry rencontre son homologue iranien Zarif à Munich.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif et le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano à Munich pour la Conférence annuelle sur la sécurité. AFP / CHRISTOF STACHE

Les Occidentaux, Américains en tête, et les Iraniens ont affiché ce week-end leur "bonne foi" et leur volonté de mener à bien les difficiles négociations sur le nucléaire iranien qui doivent reprendre le 18 février.

Le dossier du nucléaire a été au centre des multiples rencontres entre ministres et diplomates réunis depuis
vendredi dans un luxueux hôtel de Munich pour la Conférence annuelle sur la sécurité.
Le secrétaire d'Etat John Kerry en a discuté dimanche matin lors d'une rare rencontre avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, les deux pays n'ayant plus de relations diplomatiques formelles depuis 1980.

M. Kerry a réaffirmé "l'importance pour les deux parties de négocier de bonne foi et pour l'Iran de respecter les engagements", a indiqué une porte-parole du département d'Etat. "Il y a du pain sur la planche, beaucoup de pain sur la planche", a ensuite prévenu M. Zarif. "Mais nous avons fait un premier pas et nous sommes à un moment décisif".

Téhéran s'est engagé depuis le 20 janvier à geler certaines activités nucléaires sensibles en application de l'accord intérimaire conclu le 24 novembre à Genève avec le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne).
Les négociateurs ont prévu de se retrouver le 18 février à Vienne pour lancer le nouveau cycle dont l'objectif est de déboucher sur un accord global assurant que la nature du programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique.

"La priorité demeure que l'Iran prenne toutes les mesures nécessaires pour renoncer de façon définitive et claire à toute perspective de se doter de l'arme nucléaire", a réaffirmé un porte-parole du Quai d'Orsay à l'issue d'une rencontre entre M. Zarif et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius samedi à Munich.
Pour son homologue suédois Carl Bildt, "il y a une grande méfiance réciproque (sur ce dossier) mais ce serait un crime de ne pas tout faire pour tenter de réussir".

Le nouveau cycle de discussions s'annonce long et complexe. Elles devront notamment régler la question très sensible du développement de nouvelles centrifugeuses pour enrichir l'uranium, que l'Iran considère comme "un droit".
Présent à Munich, le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a souligné qu'il restait des "questions difficiles" à résoudre, notamment sur l'éventuelle dimension militaire du programme nucléaire.


Premiers résultats pour l'Iran

En attendant, Téhéran a obtenu ce week-end une première application concrète de l'accord intermédiaire avec un premier versement de 550 millions de dollars issus des avoirs gelés de Téhéran.
"Toutes les mesures ont été accomplies conformément à l'accord" de Genève, a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en annonçant samedi ce versement. L'accord prévoit au final le déblocage de 4,2 milliards de dollars des avoirs bloqués de l'Iran, en huit tranches.
L'Iran a également obtenu le début de la levée de certaines sanctions sur les exportations pétrochimiques, le commerce de l'or ou l'aéronautique imposées par l'UE et les Etats-Unis depuis de longues années.

Mais, lors de son entretien dimanche avec M. Zarif, M. Kerry a "clairement affirmé que les Etats-Unis allaient continuer à appliquer les sanctions actuelles", selon la porte-parole.
La question est politiquement très sensible aux Etats-Unis. La Maison Blanche est engagée dans une campagne intense contre la volonté de parlementaires du Congrès d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran. L'administration craint qu'une telle initiative unilatérale soit vécue comme une provocation à Téhéran et ne renforce le camp conservateur du régime iranien.
Le président Barack Obama semble avoir repoussé la menace en convainquant certains élus indécis qu'il serait le premier à ordonner des sanctions en cas d'échec de la voie diplomatique --qui a une probabilité de réussite de 50%, a-t-il dit précédemment.

Les Etats-Unis doivent en outre continuer à rassurer ses alliés au Proche-Orient, au premier rang desquels Israël et l'Arabie Saoudite, très critiques sur l'accord du 24 novembre.
"Lorsque vous lancez des négociations avec l'Iran, vous devez prendre en compte les alliés que vous avez dans la région et les consulter", a ainsi déclaré le prince saoudien Turki al-Fayçal présent à Munich.

 

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