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À La Une - Espagne

Pour l'avortement, un "train pour la liberté" et des milliers de manifestants à Madrid

Manifestations de soutien à travers l'Europe.

Les manifestants du "train pour la liberté" contre le projet de loi qui supprime quasiment l'avortement en Espagne. CESAR MANSO/AFP

Aux cris de "avortement libre", des milliers de manifestants ont accueilli samedi à Madrid le "train pour la liberté" parti du nord de l'Espagne, transportant des militantes féministes en gilet violet, pour dénoncer le projet de loi gouvernemental qui supprime le droit à l'IVG.

"Ce sont mes droits, c'est ma vie", proclamaient les pancartes émergeant de la foule rassemblée autour de la gare d'Atocha, à l'arrivée du train parti la veille de Gijon, dans les Asturies, avec à bord une centaine de militantes vêtues d'un gilet violet, la couleur symbole des manifestations féministes en Espagne.

Derrière une banderole portant les mots "Le train de la liberté", les passagères ont rejoint la foule en chantant "Que le train de la liberté qui fait route vers Madrid nous donne la force et le moral, pour lutter et décider".

"Il y a 35 ans, j'ai pris l'avion pour Londres. Nous étions comme des terroristes", se souvient Marisa Vallero, une manifestante de 55 ans. "C'est une honte, une revendication historique pour le droit des femmes".

Michaela Marcos, une assistante sociale de 60 ans, est venue manifester en portant une pancarte avec les mots "J'ai avorté". "Heureusement, je n'ai pas pas vécu cela", raconte-t-elle. "Mais je suis en colère, je suis très triste. Nous n'accepterons pas de revenir à l'époque franquiste".

Le projet de loi contesté supprime le droit à l'IVG en Espagne et n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable. La malformation du foetus n'est plus reconnue comme une raison valable.

Adopté fin décembre par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, ce texte supprime celui de 2010, voté sous l'ancien gouvernement socialiste, qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère.

 

Manifestations de soutien en Europe
Critiqué par l'opposition de gauche et les mouvements féministes, mais aussi dans les rangs de la droite notamment parce qu'il exclut les cas de malformation du foetus, le projet a suscité la polémique au-delà des frontières espagnoles. Des rassemblements étaient notamment prévus samedi à Londres et en France.

"Gallardon, démission", criait aussi la foule, visant le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, qui a porté le projet.

Vendredi, le train avait fait escale à Valladolid, au nord de Madrid, où se tient la convention nationale du Parti populaire, le parti de Mariano Rajoy. Il avait été accueilli par 1.000 à 2.000 manifestants.

Maria Pilar Sanchez, une femme de 57 ans venue elle aussi des Asturies, mais pas à bord du train, se souvient de l'époque d'avant 1985, année de la première loi sur l'avortement de la démocratie espagnole.
"Je n'aurais jamais imaginé que nous devrions nous retrouver ici, à lutter pour quelque chose que nous pensions acquis", témoigne-t-elle. "Nous ne voulons par retourner 40 ans en arrière. Avorter en Espagne était un délit. Nous ne voulons pas en revenir là".

"Ce train de la liberté va à Madrid pour dire au ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon que nous ne voulons pas qu'il touche à la loi" de 2010. "Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère", avait expliqué Begoña Piñero, porte-parole de l'association féministe Las Comadres, qui a lancé l'idée de ce voyage.

Une délégation devait se rendre samedi au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé "Droit à décider: je décide" et affirmant: "La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité".

Alors que le projet de loi avait été salué jeudi comme une "avancée positive" par la Conférence des évêques espagnols, le collectif HazteOir.org (Fais-toi entendre), anti-avortement et contre le mariage homosexuel, a appelé à une manifestation dimanche à Madrid dans le cadre de rassemblements en Europe "contre la familiphobie".

Aux cris de "avortement libre", des milliers de manifestants ont accueilli samedi à Madrid le "train pour la liberté" parti du nord de l'Espagne, transportant des militantes féministes en gilet violet, pour dénoncer le projet de loi gouvernemental qui supprime le droit à l'IVG.
"Ce sont mes droits, c'est ma vie", proclamaient les pancartes émergeant de la foule rassemblée autour de la...

commentaires (5)

On ne leur souhaite pas, franchement, un bébé mal-formé à ces anti-avortement.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 34, le 02 février 2014

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Commentaires (5)

  • On ne leur souhaite pas, franchement, un bébé mal-formé à ces anti-avortement.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 34, le 02 février 2014

  • "La malformation du fœtus n'est plus reconnue comme une raison valable pour autoriser un avortement." ! Saleté d'intégristes de toutes espèces et de tout poil !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 17, le 02 février 2014

  • EN TUANT L'EMBRYON, ON TUE LA NATURE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 28, le 01 février 2014

  • "Ce sont mes droits, c'est ma vie"! Justement non! Ce n'est pas SA vie . Une mère a-t-elle le droit de disposer de la vie de son enfant? Là est la vraie question.

    Yves Prevost

    18 h 26, le 01 février 2014

  • Un monde fou qui emprunte mal le train de la liberté ou l'avortement n ' est pas un jeu et ou il faudra avant tout respecter la vie .

    Sabbagha Antoine

    16 h 56, le 01 février 2014

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