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Moyen Orient et Monde - Genève 2

Les délégations syriennes rompent enfin la glace, mais les divergences persistent

Damas serait « sans doute capable de mener une production limitée » d'armes biologiques, a estimé hier le directeur du renseignement américain James Clapper.

Panique dans les rues d’Alep : les troupes loyalistes lâchent à nouveau leurs barils d’explosifs causant la mort de 13 personnes, dont une femme et une fillette. Saad Abo Brahim / Reuters

Le médiateur de l'ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi a estimé hier que la glace était en train de se rompre à Genève entre représentants de l'opposition et du gouvernement syriens, les premiers annonçant un « pas en avant » et les seconds des « discussions positives ». Mais les divergences persistaient sur les priorités des discussions.


La délégation du régime a confirmé que les discussions ont porté sur l'accord dit de Genève 1, adopté en juin 2012 par les grandes puissances et qui prévoit la mise en place d'une autorité de transition. Mais pour les représentants de Damas, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la violence en Syrie et la lutte contre le « terrorisme », la seule priorité du régime depuis le début des discussions qui ont commencé samedi. Ce premier round de pourparlers difficiles, censés trouver à terme une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de trois ans, devrait en principe se terminer demain, pour reprendre ensuite après une pause d'une semaine. « Oui, les pourparlers ont été positifs aujourd'hui car ils ont porté sur le terrorisme et sur Genève 1 », a affirmé Bouthaina Chaaban, conseillère politique et médiatique du président Bachar el-Assad. Mais « la seule différence entre nous et eux, et elle est de taille, c'est que nous voulons discuter de Genève 1 point par point en commençant par le premier point », qui porte sur l'arrêt de la violence. « Eux veulent tout de suite sauter à la clause qui parle du gouvernement de transition parce que leur unique intérêt est d'être dans ce gouvernement. Nous, nous voulons arrêter cette guerre horrible », a ajouté Mme Chaaban. L'opposition a estimé, par la voix d'un de ses membres Louai Safi, que la réaction du régime « n'était pas encourageante car ils ont voulu éviter de parler de l'autorité gouvernementale transitoire et ont préféré se concentrer sur la question du terrorisme », terme utilisé par le pouvoir à Damas pour désigner les rebelles. L'opposition syrienne de l'intérieur, tolérée par les autorités, a elle aussi critiqué hier la feuille de travail présentée par le régime.

 

(Lire aussi : L'angoisse d'une maman niçoise pour son fils, candidat au jihad en Syrie)

 

Un feu vert qui ne vient pas
M. Brahimi, pour sa part, a admis ne rien attendre de substantiel d'ici à la fin de cette session de pourparlers mais a dit ne pas être « déçu » après avoir contribué à établir ce début de dialogue après presque trois ans de guerre. « (...) Je suis satisfait que nous continuions à discuter, que la glace soit en train de se briser », a souligné devant la presse le diplomate octogénaire.


Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les parties, notamment l'envoi d'un convoi d'aide pour la population assiégée par l'armée dans les quartiers rebelles de Homs, rien n'a avancé depuis le début de la semaine. Hier matin, des représentants à Genève du Comité international de la Croix-Rouge et du Programme alimentaire mondial des Nations unies ont indiqué que les équipes sur le terrain qui sont prêtes à intervenir n'ont toujours pas reçu un feu vert des autorités. La partie rebelle de la 3e ville de Syrie est assiégée depuis maintenant plus de 600 jours, selon l'opposition, et les organisations internationales n'ont pu venir en aide à ces quartiers depuis plus d'un an. Mme Chaaban a récusé les « mensonges » de l'opposition et accusé « les gangs armés de refuser de laisser partir les civils car ils les utilisent comme boucliers humains ».


En coulisses, les parrains de la réunion, la Russie et les États-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe de pays « amis de la Syrie », essayent de faire avancer le processus. Dans un entretien avec la RTS, la télévision suisse, Mme Chaaban a accusé la France d'avoir « vendu sa position à l'Arabie saoudite », un des principaux soutiens aux rebelles, contre de substantiels contrats commerciaux.

 

(Lire aussi : Le « camp » de Yarmouk décimé par la famine)

 

Armés jusqu'aux dents
Par ailleurs, la Syrie n'a évacué de son territoire que moins de 5 % de son arsenal chimique le plus dangereux, a-t-on appris hier de sources proches de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), assurant que Damas serait sommé de procéder plus rapidement.


Autre nouvelle plutôt inquiétante, le régime syrien serait « sans doute capable de mener une production limitée » d'armes biologiques, a estimé hier le directeur du renseignement américain (DNI) James Clapper, dans son témoignage écrit aux sénateurs de la commission du Renseignement. C'est la première fois qu'un haut responsable américain évoque ouvertement la menace potentielle posée par les armes biologiques du régime de Bachar el-Assad. Les 16 agences de renseignements américaines, que chapeaute le DNI, considèrent que Damas « n'a pas réussi à militariser des agents biologiques », c'est-à-dire à les stocker dans des bombes ou des missiles qui assureraient leur dispersion en explosant. « Mais la Syrie possède des armes conventionnelles qui pourraient être modifiées pour répandre des agents biologiques », a mis en garde M. Clapper, qui n'a pas précisé la quantité d'armes biologiques ou le type d'agents que Damas est soupçonné de posséder.


Par ailleurs, lors de son message annuel au Congrès, le président américain Barack Obama a pour sa part déclaré que les États-Unis continueront de soutenir l'opposition syrienne, mais pas les extrémistes.
D'autre part, en visite à Téhéran, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a discuté hier avec le président iranien, Hassan Rohani, de la crise syrienne, et des moyens politiques et pacifiques pour la résoudre.

 

(Lire aussi : « Si les Occidentaux veulent vraiment la tête de Bachar, ce n'est pas par la négociation qu'ils l'obtiendront »)


Pendant ce temps, sur le terrain, les combats ne connaissent aucun répit. Selon l'OSDH, des barils d'explosifs lancés à partir d'hélicoptères de l'armée sur Maadi, un quartier du sud d'Alep, a causé la mort de 13 personnes, dont une femme et une fillette. D'autres barils ont été jetés sur d'autres quartiers d'Alep. L'armée poursuit son offensive contre les secteurs rebelles dans le sud-est d'Alep afin de sécuriser « l'autoroute internationale et la région de l'aéroport de Nairab », proche de l'aéroport international, a précisé l'ONG. Dans le nord de la province d'Alep, les rebelles tentent au prix de violents combats de reprendre les localités d'al-Bab et d'al-Raï, frontalières de la Turquie, aux jihadistes de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL ou Daech), un groupe lié à el-Qaëda, selon l'OSDH. Des accrochages ont également eu lieu à Hraytan, une localité tenue par les jihadistes.


Dans l'ouest de la province de Homs, quatre raids aériens ont visé la ville de Zara, près du Krak des chevaliers, selon l'OSDH. L'armée tente de reprendre pied dans le secteur après des combats qui ont fait 26 morts. Dans la province de Hama, des barils d'explosifs ont été lancés par l'aviation tuant trois adultes et un enfant dans la localité de Aïcha. Enfin, l'armée turque a ouvert le feu mardi dans le nord de la Syrie sur un convoi de véhicules appartenant à Daech, a annoncé hier soir l'état-major turc.

 

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commentaires (1)

Qu'on brise la glace ou qu'on fonde la neige , il n'y aura de solutions que si les mercenaires qui se veulent gentils et mignons regagnent le giron de l'etat legitime de Syrie et combattent avec l'armee reguliere les racailles que les occidentaux et salafowahabites ont fabrique tout au long de ce conflit provoque . Partout en occidecadent on reconnait que Bashar a renverse la vapeur et est seul en position de venir en aide aux otages des rebelles dans les grandes villes de Syrie . Pour mettre la balle au centre disons que cette situation est le fait d'avoir cru que les occidecadents pouvaient regler le probleme et que bien stupides ont ete ceux qui les ont cru . La Syrie n'etait pas la lybie , après tout ce bordel on arrive a le constater .Pas tous c'est vrai !

FRIK-A-FRAK

18 h 33, le 30 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • Qu'on brise la glace ou qu'on fonde la neige , il n'y aura de solutions que si les mercenaires qui se veulent gentils et mignons regagnent le giron de l'etat legitime de Syrie et combattent avec l'armee reguliere les racailles que les occidentaux et salafowahabites ont fabrique tout au long de ce conflit provoque . Partout en occidecadent on reconnait que Bashar a renverse la vapeur et est seul en position de venir en aide aux otages des rebelles dans les grandes villes de Syrie . Pour mettre la balle au centre disons que cette situation est le fait d'avoir cru que les occidecadents pouvaient regler le probleme et que bien stupides ont ete ceux qui les ont cru . La Syrie n'etait pas la lybie , après tout ce bordel on arrive a le constater .Pas tous c'est vrai !

    FRIK-A-FRAK

    18 h 33, le 30 janvier 2014

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