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Liban

Les instances islamiques de Tripoli accusent la Syrie et le Hezbollah de provoquer les violences

Cheikh Salem Rafeï au terme de la réunion des instances islamiques hier lance ses accusations. Photo an-Nahar

Le dix-neuvième round des violences à Tripoli se poursuivait toujours hier, même si la fréquence des accrochages a considérablement diminué, l'armée ayant fait circuler des patrouilles sur tous les axes et ayant coupé l'autoroute principale traversant la capitale du Nord pour garantir la sécurité des habitants. La nuit de dimanche avait en effet témoigné d'incidents sanglants qui avaient fait quatre morts et 37 blessés, la plupart touchés par les balles des francs-tireurs. Un soldat avait en outre été blessé par des tirs sur un véhicule militaire blindé, rue de Syrie.
De leur côté, les instances islamiques de Tripoli et le Comité des ulémas musulmans ont tenu hier une réunion au bureau de cheikh Salem Rafeï, qui a estimé au terme de la rencontre que « le 20e round des batailles de Tripoli a commencé, malgré le plan sécuritaire élaboré pour la ville ». « Cela prouve qu'une partie souhaite la poursuite des violences à Tripoli, pour rendre service au régime syrien en présentant les fils de la ville comme étant des takfiristes terroristes », a-t-il clamé, accusant « la Syrie, la milice du Parti arabe démocratique de Rifaat Eid et, derrière lui, le Hezbollah, d'être à l'origine des récents accrochages et de protéger la milice alaouite de Jabal Mohsen ». Et d'ajouter : « Nous estimons que la performance inéquitable de l'État n'est plus acceptable et nous demandons au président Sleiman d'intervenir pour mettre un terme à des agissements injustes envers les sunnites. Nous revendiquons aussi l'arrestation des criminels accusés d'avoir perpétré les attentats contre les mosquées al-Taqwa et al-Salam. L'atermoiement à ce niveau n'est plus permis. L'État sait très bien qui sont ces criminels qui sont aujourd'hui protégés. L'État donne malheureusement à Rifaat et Ali Eid la couverture dont ils ont besoin pour attaquer la ville avec roquettes avec l'aide de leurs francs-tireurs, en laissant les auteurs de l'attentat libres. Quelles que soient les raisons derrière les nouvelles violences à Tripoli, l'État en est l'unique responsable. ».
Le Premier ministre Nagib Mikati avait, pour sa part, suivi hier la situation sécuritaire dans la capitale du Nord, par des réunions et des contacts avec le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, et les chefs des services sécuritaires, insistant sur la nécessité de prendre des mesures fermes contre les fauteurs de troubles . « Les incidents inutiles épuisent Tripoli. Les innocents payent le prix de cette situation qui a détruit l'économie de la ville et son infrastructure. Il devient prioritaire de former le gouvernement en vue de trouver des solutions radicales aux problèmes, à savoir les crises insurmontables dans la capitale du Nord », a-t-il estimé.
Des affirmations reprises par le mufti de Tripoli, Malek Chaar, qui a dénoncé dans un communiqué les violences subies à Ersal et à Tripoli, appelant à la formation rapide d'un cabinet qui renforce le dialogue et la communication. Appelant à neutraliser le Liban vis-à-vis des conflits régionaux, cheikh Chaar a exhorté les habitants de Tripoli à ne pas se laisser entraîner vers la violence.
Le ministre sortant Fayçal Karamé a quant à lui estimé que « les récents incidents de la capitale du Nord sont une réponse au climat d'entente que connaît le Liban, la réponse de ceux qui n'ont pas intérêt à ce que les parties politiques s'entendent ». Enfin, le député Mohammad Kabbara a annoncé hier soir que les contacts politiques effectués dans l'après-midi avaient abouti au redéploiement de l'armée à partir de 18h, afin d'imposer un cessez-le-feu. Exhortant les Tripolitains à adopter une attitude positive à l'égard des mesures prises par l'armée, il a estimé que « le gouvernement du parti terroriste (le Hezbollah, ndlr) a mis de nouveau le feu à Tripoli pour empêcher la formation d'un cabinet qui renonce au tryptique armée-peuple-résistance, et que des armes et des munitions ont été distribuées à Tripoli pour envenimer la situation ».

Le dix-neuvième round des violences à Tripoli se poursuivait toujours hier, même si la fréquence des accrochages a considérablement diminué, l'armée ayant fait circuler des patrouilles sur tous les axes et ayant coupé l'autoroute principale traversant la capitale du Nord pour garantir la sécurité des habitants. La nuit de dimanche avait en effet témoigné d'incidents...

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