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Culture - Chorégraphie

Omar Rajeh, le marionnettiste de l’extrême

« Watadour » est une performance qui réunit six artistes de disciplines variées et qui reproduit l'impossibilité et l'absurdité de la vie quotidienne. Ce soir, 18 janvier, à 20h30, au théâtre al-Madina, ainsi que les 23, 24 et 25 janvier.

Mia Habis et Bassam Abou Diab, corps tendus jusqu’à l’extrême. Photo Fadi Abou Ghalyoun

On sait, d'ores et déjà, en allant voir une chorégraphie d'Omar Rajeh qu'on va assister à une expérience unique. Et si ces expériences, aux tout débuts du chorégraphe, prenaient la forme d'esquisses, elles sont aujourd'hui plus élaborées et plus abouties. Watadour est donc non seulement une performance corporelle, mais visuelle et sonore où les disciplines artistiques s'entremêlent, s'enchevêtrent pour ne former qu'un tout, conviant le spectateur à y pénétrer... le cœur battant.

Les vertiges de «Watadour»...
Attention! L'adrénaline monte, le cœur chavire, le pouls s'accélère à la vue de cette plateforme tournante (conçue par Nasser Soumi) comme une mappemonde qui s'élèvera peu à peu vers la verticale. Les danseurs, Mia Habis et Bassam Abou Diab, évoluent dessus, à tâtons, à petits pas, en tombant, se redressant, se raccrochant l'un à l'autre pour s'élever par instants, inertes. Leur quête de l'impossible est haletante.
Une performance de cinquante minutes qui a dû certainement nécessiter des dizaines de répétitions (on n'oserait imaginer combien et comment!). Ce spectacle tant corporel que sonore ou visuel a lieu dans un au-delà proche puisqu'il sonde l'intérieur de l'être et interpelle tous les sens. Les corps, véritables marionnettes au bout du fil harnachées et sanglées, semblent flotter. Pourront-ils, retrouveront-ils leur liberté /leur mobilité s'ils ont été habitués toute leur vie à être manipulés? Leurs errances sont pathétiques. Elles dessinent sur le globe terrestre une perdition quasi fatale reflétant la détresse du genre humain.
Soutenu par la music live de Sharif Sehnaoui et les dessins, également en direct, de Mazen Kerbaj, le projet prend toute sa dimension et son ampleur grâce à la créativité de l'illustrateur qui invente des mondes nouveaux sur la plateforme et à la puissance de la musique de Sehnaoui. En effet, sur sa guitare, le musicien s'approprie les sons, les réinvente à sa façon, faisant vibrer toutes les cordes de son instrument. Des harmonies qui grincent, languissent, s'étirent dans une tridimensionnalité et même dans une dimension ailleurs. Celle des tripes. Tout au long du spectacle, la tension monte, alimentée par la musique «pesante» et envahissante de Sehnaoui. La plateforme circulaire, auparavant lisse et lumineuse, devient peu à peu agrémentée par les dessins du magicien Kerbaj. Il a auparavant installé son laboratoire pour souffler des images mouvantes. Le globe s'habille de jungle émaillée de transparences ou de condensations de motifs. Si le spectateur a l'impression que chacun de ces artistes travaille tout seul, c'est parce que le lien qui les unit est si indicible qu'on le perçoit à peine.
Watadour... Watadour...Tant qu'il y aura des artistes qui sublimeront les problèmes des êtres humains, de la manière la plus belle et la plus créative, la terre tournera et le Liban aussi. Du bon côté.

On sait, d'ores et déjà, en allant voir une chorégraphie d'Omar Rajeh qu'on va assister à une expérience unique. Et si ces expériences, aux tout débuts du chorégraphe, prenaient la forme d'esquisses, elles sont aujourd'hui plus élaborées et plus abouties. Watadour est donc non seulement une performance corporelle, mais visuelle et sonore où les disciplines artistiques s'entremêlent,...

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