Paris réaffirme son soutien total à l’opposition syrienne

À l'avant-veille de la réunion ministérielle des Amis de la Syrie, le « Core Group » qui se tiendra demain au Quai d'Orsay, sous la présidence du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et en présence du président de la Coalition nationale syrienne Ahmad Jarba, et douze jours avant la conférence de paix Genève 2, une source diplomatique française a rappelé hier la position française à l'égard de la crise syrienne et des efforts déployés en vue d'un règlement politique à cette crise.
La France souligne à ce sujet que la lettre relative aux invitations adressées par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, aux participants à Genève 2 stipule clairement qu'il s'agira de discuter des moyens de mettre en place à Damas une autorité de transition avec de pleins pouvoirs exécutifs et que seule cette voie peut aboutir à un arrêt des violences tant de la part du régime de Bachar el-Assad que de la part des groupes combattants de l'opposition.
Sur la participation de l'opposition syrienne à la conférence de paix, le Quai d'Orsay reconnaît les difficultés qui se dressent sur la voie de cette participation ainsi que les graves divergences apparues dans les rangs de la Coalition nationale syrienne lors de sa toute récente réunion à Istanbul. M. Fabius avait déclaré jeudi que la France avait reçu l'invitation de M. Ban et que l'opposition syrienne devrait être présente à Genève afin d'exprimer ses vues sur les moyens de faire cesser les combats avec en prélude un arrêt des tirs d'où qu'ils viennent afin d'ouvrir des corridors pour l'aide humanitaire dans toutes les zones de combat.
Pour en revenir à la source diplomatique susmentionnée, elle a expliqué qu'à quelques jours de la rencontre internationale sur les rives du Léman, les enjeux sont les suivants : Paris soutient la coalition et estime que sa présence devrait être annoncée incessamment et qu'il est possible que le mouvement présidé par Ahmad Jarba englobe dans sa délégation des personnes ou des groupes opposants qui, sans faire partie de cette coalition, partagent ses vues sur les valeurs de la révolution syrienne. Autres enjeux : la dénonciation des exactions et des violences du régime et le soutien total à l'opposition syrienne dans son ensemble.
La source diplomatique précise que, contrairement à ce que l'on peut lire et entendre ces temps-ci au sujet d'une volonté du régime de participer à Genève parce qu'il se trouve dans une position de force sur le terrain et que l'opposition ne veut pas y être du fait de sa faiblesse et de ses divisions, il est important de relever que les troupes de Damas ne sont pas aussi fortes qu'on le donne à croire et que la Coalition décidera en définitive d'être sur place sur base des décisions de Genève 1 et dans le but de discuter d'une autorité de transition disposant des moyens et des pouvoirs nécessaires pour mettre fin aux combats et jeter les bases d'une formule d'entente sur la Syrie de demain.
Sur les positions du régime avant Genève 2, la France dénonce les propos de responsables syriens affirmant que la délégation gouvernementale syrienne n'a pas vocation et encore moins l'autorisation de débattre à Genève d'une formule transitoire quelconque.
Au vu des observateurs français, trois groupes de combattants viennent de renforcer les rangs de l'opposition, à savoir le Front islamique, les combattants révolutionnaires et le mouvement des « Moujahidine » qui se battent avec les autres forces opposantes sur le terrain contre les extrémistes de l'« État islamique en Irak et au Levant » (Daesh). Paris est par ailleurs convaincu que ces extrémistes sont infiltrés et manipulés par le régime syrien pour dénaturer l'image de l'opposition syrienne.
Enfin, Paris lancera aux pays amis de la Syrie, demain, puis lors des consultations internationales suivantes, un appel pour un soutien fort à l'opposition syrienne sur la base des résolutions de Genève 1, des résolutions des Nations unies et du libellé des invitations adressées par M. Ban aux participants à Genève 2.