Unanime, la communauté internationale compatit et condamne

D'une seule voix, la communauté internationale a dénoncé l'attentat qui a visé le conseiller de Saad Hariri, Mohammad Chatah.

Le président français François Hollande a condamné le « lâche attentat » à la voiture piégée perpétré en centre-ville de Beyrouth. « Le président de la République condamne le lâche attentat perpétré ce matin dans le centre-ville de Beyrouth qui a fait de nombreuses victimes et causé la mort de l'ancien ministre Mohammad Chatah », écrit l'Élysée dans un communiqué. Le président français « appelle toutes les parties à œuvrer à la préservation de l'unité du pays », conclut le communiqué de l'Élysée.

L'ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli, qui s'est rendu sur les lieux du crime en compagnie de plusieurs autres diplomates, a exprimé son « grand chagrin ainsi que celui du peuple français pour cette grande perte infligée aux Libanais ». M. Paoli a appelé l'ensemble des Libanais « à s'unir autour des institutions, du chef de l'État et des valeurs que nous défendons tous, la tolérance, l'unité nationale, la souveraineté du Liban et l'indépendance de sa décision ». « Mohammad Chatah était un ami personnel. Nous avions une grande estime pour celui qui incarnait ces valeurs et symbolisait la modération, toujours mobilisé à la recherche des solutions. »

Dans deux communiqués distincts, Jean-François Copé, président de l'UMP, et François Fillon, ancien Premier ministre, ont condamné « l'odieux attentat » qui a coûté la vie à M. Chatah. « M. Copé condamne avec la plus grande fermeté l'odieux attentat qui a coûté la vie à M. Chatah (...), personnalité éminente de la coalition du 14 Mars. »
Pour sa part, M. Fillon « a joint Saad Hariri par téléphone pour lui témoigner de sa profonde solidarité après l'odieux attentat à la voiture piégée ».

L'ambassadeur des États-Unis, David Hale, s'est rendu pour sa part au domicile de Saad Hariri en signe de solidarité. Dans un communiqué, l'ambassade des États-Unis a dénoncé « l'agression terroriste » qui a coûté la vie au conseiller de M. Hariri. L'ambassade a appelé les autorités libanaises à prendre les mesures nécessaires pour effectuer une enquête minutieuse pour que les coupables soient traduits devant la justice. Un message de compassion et de solidarité avec le peuple libanais a été envoyé également sur Twitter par le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a appelé l'ensemble des parties libanaises à relancer le dialogue politique afin de faire en sorte que le pays ne sombre pas dans un cercle vicieux de violence . « L'assassinat a clairement visé ceux qui déploient des efforts pour préserver l'unité du pays », a-t-il dit.

Ferme condamnation aussi de la part de la Russie qui, par le biais de son porte-parole, a saisi l'occasion pour exprimer « l'attachement de la Russie à la stabilité et la sécurité » du Liban.

« Le ministre Mohammad Chatah était un ami personnel, un ami de l'Europe et du monde entier », a déclaré pour sa part la chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban, Angelina Echhorst. La diplomate de l'UE chargée des négociations avec l'Iran, Helga Schmid, a exprimé sa « douleur et sa tristesse » après l'attentat qui a coûté la vie à son « ami » Mohammad Chatah. « Helga Schmid exprime sa douleur et sa tristesse pour la disparition de M. Chatah, un ami et une figure nationale respectée. C'est une perte pour son pays et la communauté internationale », a indiqué la proche collaboratrice de Catherine Ashton dans un tweet posté par la porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE.

Ban Ki-moon
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité ont fait part de leur inquiétude quant à la stabilité du Liban. M. Ban a condamné « dans les termes les plus forts » cette attaque. « Le secrétaire général est profondément inquiet des actes récurrents de terrorisme au Liban, qui posent une véritable menace à la stabilité du pays et à la cohésion nationale », a souligné le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky. M. Ban salue les efforts des autorités libanaises et des forces de l'ordre pour « protéger le pays de l'impact de la crise dans la Syrie voisine » et appelle toutes les parties à la retenue, a-t-il ajouté. M. Ban a par ailleurs rendu hommage à M. Chatah, « une voix prônant inlassablement la tolérance, la diversité et la modération », et dont la mort « constitue une terrible perte pour le Liban ».

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité se sont entendus sur une déclaration qui « condamne sans équivoque toute tentative de déstabilisation du Liban par le biais d'assassinats politiques », et « exigent l'arrêt immédiat de la violence et de l'intimidation contre des responsables politiques ».

Les ambassades d'Égypte et du Japon ainsi que la Ligue arabe ont stigmatisé à leur tour cette agression. Même réaction de la part de l'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, dont l'ambassade a par ailleurs lancé un avertissement à ses citoyens, les avisant, une fois de plus, de ne pas se rendre au Liban, et pour ceux qui y sont déjà de retourner au royaume. Condamnation également de la Jordanie qui, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, a estimé que cette attaque est « la menace la plus dangereuse à la sécurité et à la paix régionales et internationales ». Le Qatar et la Tunisie ont dénoncé tour à tour l'agression.

Damas dément et accuse...