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Moyen Orient et Monde - Égypte

Quand l'histoire se répète pour les Ikhwane...

Un attentat au Caire fait cinq blessés légers.

Ministère égyptien de la Défense/HO/AFP

En déclarant « organisation terroriste » les Frères musulmans, les autorités égyptiennes ont démontré leur détermination à réduire à néant le vaste réseau de la confrérie.


En attendant, un nouvel attentat a fait cette fois cinq blessés légers lorsque qu'une bombe a frappé un bus dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire. Il s'agit du premier attentat n'ayant touché que des civils depuis le coup de force des militaires contre le chef d'État islamiste il y a six mois, même si la bombe a peut-être explosé prématurément. Toutefois, a expliqué un général de la police, une seconde bombe artisanale, désamorcée, avait été placée dans un panneau publicitaire proche et devait détoner au moment où les forces de l'ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, elle « visait à terroriser les gens avant le référendum » constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier.


Le général Abdel Fattah el-Sissi, chef de l'armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, a réagi en promettant d'« éliminer » les terroristes et faire revenir la « stabilité ». « Pas d'inquiétude ni de peur, nous nous sacrifierons pour vous, l'armée se sacrifiera pour l'Égypte et les Égyptiens et celui qui vous touchera, nous l'éliminerons », a également affirmé le général Sissi.

 

Caution aux jihadistes
Toutefois, la décision gouvernementale prise mercredi de déclarer la confrérie « organisation terroriste », au lendemain d'un sanglant attentat contre la police revendiqué par des jihadistes n'ayant aucun lien connu avec les Frères musulmans, va probablement renforcer la pression sur la confrérie et sûrement conduire certains de ses membres à rompre avec une direction qui s'est distanciée de la violence.


Pour François Burgat, spécialiste des mouvements islamistes, « il est impossible d'écarter l'idée qu'une frange au moins des victimes de la répression opteront pour la contre-violence et rejoindront les jihadistes ». La décision gouvernementale « constitue en fait une spectaculaire caution à la composante "jihadiste" du paysage islamiste. Elle donne raison à ceux qui de longue date avaient préféré se démarquer de l'option légaliste des Frères musulmans », poursuit-il. Parmi ceux-là figure notamment Ansar Beit al-Maqdess, mouvement jihadiste basé dans le Sinaï et disant s'inspirer d'el-Qaëda, qui a revendiqué l'attentat-suicide à la voiture piégée contre la police qui a fait mardi 15 morts dans le nord du pays.


Le lendemain de cette attaque, pourtant condamnée par les Frères musulmans, le gouvernement a déclaré les Frères musulmans « organisation terroriste », plaçant de fait ses centaines de milliers de membres sous le régime d'une sévère loi antiterrorisme. Ainsi, hier, 18 membres de la confrérie ont été placés en détention provisoire et 16 autres ont été arrêtés pour possession de tracts et « incitation à la violence ».

 

Défections
La décision s'accompagne en outre d'une interdiction de manifester sous peine d'écoper de cinq années de prison, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Détenir des écrits ou enregistrements de la confrérie est sanctionné par la même peine, a ajouté le ministère. Le gouvernement intérimaire dirigé de facto par l'armée va en outre geler les avoirs du vaste réseau d'associations caritatives des Frères musulmans qui ont patiemment tissé leur toile dans la société égyptienne, depuis la clandestinité où ils se terraient jusqu'à la révolte du début 2011 qui a mis fin à trois décennies de présidence de Hosni Moubarak.


Un porte-parole de la confrérie, sous le couvert de l'anonymat, a dit redouter la défection de jeunes cadres et une inorganisation, suite à la répression subie par les Frères musulmans. « Nous risquons de découvrir l'impact négatif » de l'incarcération de la quasi-totalité des dirigeants d'un mouvement extrêmement hiérarchisé, a-t-il estimé. La répression sanglante lancée à l'issue d'une année est sûrement l'épreuve la plus dure de l'histoire de la confrérie. Car au-delà des coups durs portés par la police, l'armée et les nouvelles autorités, une année de présidence Morsi a fait perdre au mouvement de nombreux soutiens dans la société égyptienne.

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commentaires (2)

POURRAIENT... SE RADICALISER ! EST-CE UNE ANECDOTE ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 41, le 27 décembre 2013

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Commentaires (2)

  • POURRAIENT... SE RADICALISER ! EST-CE UNE ANECDOTE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 27 décembre 2013

  • Déconnant ce titre..les ikhwan pourraient se radicaliser! ah parce qu'ils ne sont pas radicalisés encore? qu'est ce qu'il vous faut? un festival de décapitations?

    GEDEON Christian

    01 h 33, le 27 décembre 2013

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