L'armée livre des détails sur les deux attaques perpétrées à Saïda

Au lendemain de la double attaque contre l'armée libanaise à Saïda, dans le sud du pays, le ministre sortant de l'Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé que les forces de sécurité étaient en alerte depuis plusieurs jours, les autorités ayant été informées d'une possible attaque contre la troupe au Liban-Sud. "Les forces de sécurité contrôlent bien la situation", a-t-il assuré.

Lundi, l'armée a donné des détails sur les deux attaques perpétrées dimanche soir à Saïda.

Dans un communiqué publié lundi, l'armée précise que les assaillants se sont présentés, à pied, au barrage de l'armée au niveau du pont de l'Awwali. Quand le soldat en poste leur a demandé leurs papiers d'identité, un des trois hommes l'a menacé avec une grenade. L'engin a explosé quand le soldat a ouvert le feu sur le suspect.

L'homme à la grenade a été tué et deux soldats postés au barrage ont été blessés, selon le communiqué. Les deux autres assaillants ont pris la fuite et sont toujours en cavale.

Les soldats ont trouvé une deuxième grenade dans la poche de l'assaillant abattu.

Une enquête est ouverte pour déterminer s'il existe un lien entre cette attaque et celle perpétrée 45 minutes plus tard au niveau d'un barrage militaire au niveau du croisement de Majdelyoun-Beksata.

En ce qui concerne cette second attaque, il est précisé dans le communiqué de l'armée, qu'un Palestinien, Bahaeddine Mohammed al-Sayyed, s'est fait exploser après être sorti de son véhicule tout terrain et s'être jeté sur le sergent Samer Rizk. Les deux hommes sont morts et un autre soldat a été blessé. Les deux autres individus à bord du véhicule ont été tués par les soldats en poste au barrage. Ces deux hommes ont été identifiés par l'armée comme étant Mohammed Jamil al-Zarif et Ibrahim Ibrahim al-Mir, deux Libanais. Dans leur véhicule, les soldats ont trouvé une ceinture d'explosifs, trois grenades et 14 détonateurs.Une enquête a été ouverte.

Ces attaques n'ont pas été revendiquées.

Le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a dénoncé lundi ces attaques, qu'il a qualifiées de "terroristes". "Nous appelons toutes les parties à soutenir l'armée", a lancé M. Mikati.
Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a quant à lui appelé à l'ouverture rapide d'une enquête pour arrêter les coupables. "L'armée continuera à défendre le Liban et les Libanais", a affirmé M. Salam. "Toute attaque visant l'armée constitue une attaque contre le peuple libanais et la nation toute entière", a-t-il ajouté.

Saïda a été en juin le théâtre de combats entre l'armée et des partisans d'Ahmed el-Assir. Ces affrontements ont fait des dizaines de morts parmi les partisans du cheikh sunnite soutenant les rebelles dans le conflit en Syrie. Majdelyoun est situé à proximité du village de Abra, fief d'Ahmed el-Assir.