La chancelière conservatrice Angela Merkel conserve son ministre des Finances Wolfgang Schäuble et une position dominante dans son nouveau gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates.
Le nom de Wolfgang Schäuble « est associé à la stabilité de l'euro et à la politique qui l'accompagne et à tout ce qui est important en Europe », a déclaré Mme Merkel, en donnant des détails hier soir sur les postes obtenus par son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU). S'ils n'ont pas toujours été d'accord, une complicité s'est forgée entre eux depuis 2009, date à laquelle M. Schäuble a pris ce poste, au fil de la crise de l'euro qui a placé l'Allemagne sur le devant de la scène en Europe.
Le chef du Parti social-démocrate (SPD), Sigmar Gabriel, qui hérite du titre honorifique de vice-chancelier, a annoncé qu'il prenait la tête d'un grand ministère de l'Économie et de l'Énergie. M. Gabriel, qui pourrait défier Mme Merkel aux prochaines élections de 2017, prend un risque en choisissant d'endosser la responsabilité de la transition énergétique, l'un des plus gros chantiers de l'Allemagne pour les années à venir, et l'un des plus délicats.
Femmes et symboles
Les sociaux-démocrates ont également obtenu la nomination de Frank-Walter Steinmeier aux Affaires étrangères, un poste qu'il occupait pendant le premier mandat de Mme Merkel (2005-2009), déjà dans une « grande coalition ». Et à la tête du ministère du Travail, la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, devra concrétiser la principale avancée sociale du contrat de coalition : la mise en place d'un salaire minimum universel, fixé à 8,50 euros de l'heure. Par ailleurs, Ursula von der Leyen (CDU), ancienne ministre de l'Emploi et dauphine potentielle de Mme Merkel, deviendra la première femme à occuper en Allemagne le poste de ministre de la Défense. Plus symboliquement, le SPD a choisi Mme Aydan Özuguz pour être secrétaire d'État auprès de la chancellerie chargée des Migrations, des Réfugiés et de l'Intégration. Elle devient la première femme d'origine turque à faire partie d'un gouvernement allemand.
La chancelière Angela
Merkel devrait entamer officiellement demain, après un vote du Bundestag, son troisième mandat consécutif à la tête de l'exécutif, près de trois mois après les élections du 22 septembre qui ont obligé son parti, la CDU, à négocier un accord de gouvernement avec le SPD. La chancelière devrait en outre se rendre à Paris mercredi soir, selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Mercredi soir, Mme Merkel sera en France et nous allons essayer, si les Allemands le veulent bien, de bâtir un projet commun à proposer à l'ensemble des pays d'Europe avec un certain nombre d'axes, l'objectif étant de permettre aux Européens d'aimer de nouveau l'Europe », a déclaré M. Fabius, lors du Grand rendez-vous Europe 1, i-Télé, Le Monde.
(Sources : agences)