Egypte: tirs de lacrymogènes contre une manifestation étudiante

La police a tiré lundi des grenades lacrymogènes pour disperser une manifestation étudiante en faveur du président islamiste destitué Mohamed Morsi, qui a dégénéré en violences à l'université d'Al-Azhar, ont indiqué des responsables des services de sécurité.

Les violences ont éclaté dans la cité universitaire et aux alentours lorsque quelques centaines d'étudiants ont commencé à manifester et à gagner les rues adjacentes, ont expliqué ces responsables, ajoutant que les manifestants avaient aussi coupé une artère importante passant devant l'université et perturbé la circulation.
Quatre voitures appartenant à des civils et deux véhicules de la police ont été incendiés par les étudiants qui ont également jeté des pierres sur les policiers, et ces derniers ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes, ont poursuivi les mêmes sources, ajoutant que 58 "étudiants émeutiers" avaient été arrêtés.
Le ministère de l'Intérieur a de son côté affirmé que la police avait tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les étudiants et les repousser vers la cité universitaire.

En novembre, un étudiant avait péri au cours d'une manifestations similaire dans la prestigieuse université islamique d'Al-Azhar.

L'"Alliance contre le coup d'Etat", qui organise régulièrement des manifestations pro-Morsi, a appelé à de nouveaux rassemblements mardi, sous le slogan "Les étudiants mènent la révolution". Les manifestants réclamant le retour du président islamiste destitué par l'armée début juillet ont fait des universités le dernier bastion de leur mobilisation depuis octobre.

Depuis l'éviction et l'arrestation le 3 juillet de M. Morsi, premier président élu démocratiquement du pays, les autorités dirigées de facto par les militaires mènent une violente répression contre ses partisans. Plus d'un millier de personnes, majoritairement des pro-Morsi, ont été tuées et des milliers d'islamistes arrêtés.