Lieberman ne croit pas à une paix rapide avec les Palestiniens

Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman a jugé peu probable que les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens se concrétisent dans les neuf mois impartis, mais a souligné que le dialogue devait néanmoins se poursuivre.

Ces déclarations tranchent avec celles du secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a affirmé vendredi qu'Israéliens et Palestiniens n'avaient jamais été aussi proches de la paix "depuis des années".

 
"Aujourd'hui, la confiance entre les deux parties est proche de zéro", a affirmé M. Lieberman lors d'un discours prononcé en anglais vendredi soir au Saban Centre for Middle East Policy à Washington et retranscrit sur le site internet du centre.

"Il est impossible de créer la paix, sans avoir une quelconque crédibilité", a-t-il souligné, ajoutant: "Je ne crois pas qu'il sera possible dans l'année à venir (...) de parvenir à une solution complète afin de parvenir à une avancée, mais je pense qu'il est crucial de maintenir le dialogue".
M. Lieberman a précisé que ce dialogue était essentiel "parce que même si vous n'êtes pas capables de résoudre le conflit, il est important de gérer ce conflit".

Le chef de la diplomatie israélienne doit rencontrer lors de sa visite aux Etats-Unis le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ainsi que le secrétaire d'Etat américain Kerry.

A l'issue d'une nouvelle mission au Proche-Orient, M. Kerry s'est dit optimiste vendredi, appelant Israéliens et Palestiniens à suivre l'exemple de Nelson Mandela.
"Je crois que nous sommes plus près de la paix, de la prospérité et de la sécurité (...) que nous ne l'avons été depuis des années", a-t-il assuré alors qu'il s'apprêtait à quitter Tel-Aviv pour Washington, après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à trois reprises en deux jours, et le président palestinien Mahmoud Abbas.

La visite de M. Lieberman intervient alors qu'Israël fait pression sur les Etats-unis pour qu'ils adoptent une position plus ferme vis-à-vis de l'Iran, après la conclusion le mois dernier d'un accord historique entre Téhéran et les grandes puissances au sujet de son programme nucléaire controversé.

Il s'agit de la première visite aux Etats-Unis de M. Lieberman depuis qu'il a repris son poste mi-novembre, après avoir été blanchi d'accusations de corruption.