GB : la justice blanchit deux hommes qui avaient provoqué le déroutement d'un avion

Deux hommes accusés d'avoir provoqué le déroutement au Royaume-Uni d'un avion pakistanais à cause de leur comportement agressif, ont été blanchis jeudi par la justice britannique, le sérieux de leurs menaces n'ayant pas été établi.

Mohammed Safdar, 42 ans, et son ami Tayyab Subhani, 30 ans, étaient poursuivis pour avoir "mis en danger" le 24 mai dernier un avion de ligne de la compagnie Pakistan International Airlines.

L'appareil, qui effectuait la liaison entre Lahore (nord-est du Pakistan) et Manchester (nord-ouest de l'Angleterre), avait été dérouté peu de temps avant son atterrissage sur l'aéroport de Londres-Stansted après le déclenchement d'un signal d'urgence par l'équipage. Il avait été escorté par des jets de la Royal Air Force.

Les hommes étaient accusés d'avoir menacé de tuer l'équipage et les passagers et de faire exploser l'avion. Mais les témoins entendus par le tribunal ont indiqué que les deux homme avaient eu un comportement "idiot" et ne paraissaient pas sérieux dans leurs menaces.

Le juge Charles Gratwicke, du tribunal de Chelmsford, dans le sud-est de l'Angleterre, a décrit jeudi le dossier comme "faible et truffé d'incohérences". "Dans ces circonstances, aucun jury ne peut sérieusement condamner ces hommes", a-t-il dit.

Le capitaine de l'avion, Nadeem Sufi, qui avait alerté les autorités aéroportuaires de la menace, avait ensuite essayé de les dissuader de dérouter l'appareil en indiquant que les deux hommes "riaient et plaisantaient", selon son témoignage devant le tribunal.

Les deux hommes, habitant dans le Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre), revenaient des funérailles de la mère de Mohammed Safdar au Pakistan.

Ils ont exprimé jeudi leur soulagement à l'issue du jugement par la voix de leurs avocats, celui de Mohammed Safdar soulignant que son client avait passé 73 jours en prison à cause des accusations.

Le parquet avait précisé que les deux hommes n'étaient pas des islamistes ni des "terroristes" mais que l'équipage avait été obligé de prendre les menaces au sérieux.