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Procès militaires en Egypte: les cinéastes désavouent leur représentant à la Constituante

Des dizaines de cinéastes égyptiens ont désavoué samedi leur représentant au sein de la Constituante, le célèbre réalisateur Khaled Youssef, lui reprochant de ne pas s'être opposé à un article de la Constitution autorisant les procès de civils devant des tribunaux militaires.


Le "Comité des 50", constitué en grande majorité de libéraux dont un représentant des cinéastes, doit réviser la Constitution adoptée fin 2012, sous la présidence de Mohamed Morsi, par un Parlement majoritairement islamiste.
Alors que ce Comité, crée par les autorités mises en place par les militaires ayant évincé M. Morsi, doit voter prochainement le texte constitutionnel avant de le remettre d'ici le 3 décembre au président par intérim Adly Mansour, des dizaines de réalisateurs, acteurs et scénaristes ont publié sur Facebook une tribune hostile à leur représentant.


"Nous rejetons toute Constitution qui autorise les procès militaires de civils et, de ce fait, Khaled Youssef ne nous représente plus au sein de la Constituante", affirment les artistes, dont plusieurs figures célèbres du cinéma égyptien, ajoutant que le choix de leur représentant au sein du Comité n'a pas été concerté mais "imposé par les autorités".


Le 3 juillet, le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense et commandant en chef de l'armée, a destitué le président islamiste Mohamed Morsi, invoquant la colère de millions d'Egyptiens descendus dans la rue le 30 juin pour réclamer son départ de M. Morsi.
Le général Sissi a également annoncé la suspension de la Constitution et lancé une transition politique qui doit débuter avec un référendum sur la loi fondamentale d'ici la fin décembre.


Les cinéastes affirment que la position de M. Youssef sur les tribunaux militaires a été une "surprise", dénonçant notamment "l'oppression des juges militaires, leurs violations des droits des prisonniers (...) et la torture", alors que des policiers ayant pratiqué sous le régime militaire par intérim fin 2011 des "tests de virginité" sur des manifestantes ont été acquittés.


Plusieurs sujets sensibles sont toujours débattus au sein de la Constituante, notamment ceux liés à l'armée, dont le budget est actuellement protégé par la Loi fondamentale. La Constitution suspendue lui permettait de juger des civils accusés d'avoir "nui" aux forces armées.
De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé la multiplication des procès militaires de civils depuis le 3 juillet. Lors de tels procès, au moins trois journalistes ont été condamnés à des peines de prison, dont deux avec sursis, et un membre des Frères musulmans a été condamné à la prison à perpétuité.

Des dizaines de cinéastes égyptiens ont désavoué samedi leur représentant au sein de la Constituante, le célèbre réalisateur Khaled Youssef, lui reprochant de ne pas s'être opposé à un article de la Constitution autorisant les procès de civils devant des tribunaux militaires.
Le "Comité des 50",...