Le Yacht Club de Beyrouth, contre vents et marées...

C’est un pari risqué, certes, mais dans lequel les créateurs et administrateurs du projet croient. Le Yacht Club de Beyrouth, projet immobilier privé situé sur une des extrémités de la berge de Zaytounay Bay, devrait être officiellement inauguré dans les prochains mois. Si la conjoncture politique et sécuritaire est, depuis plusieurs mois, moins que propice à l’avènement de grands projets de développement, M. Raphael Sabbagha, président du conseil d’administration de Beirut Waterfront Development SAL (BWD, joint-venture entre la société britannique d’investissement Stow et Solidere), reste confiant. Dans une entrevue avec L’Orient-Le Jour, il indique que le Liban « passe par des hauts et des bas depuis plus de quarante ans et, qu’une fois la crise dépassée, le Liban remontera la pente ».

Dans les détails, le Yacht Club a été pensé et construit comme un espace privé et exclusif du bord de mer. Conçu par le bureau d’architecture américain Steven Holl Architects et exécuté par le bureau Nabil Gholam Architects and Planning, en partenariat avec le bureau Dada & Associates, il comporte trois étages de résidences meublées : 45 unités dont la superficie varie entre 130 et 400 mètres carrés et 9 suites gérées comme un « boutique hôtel ». M. Sabbagha explique que 9 unités ont déjà trouvé acquéreur, « soit 20 % du total », et tient à préciser que 8 des neuf unités ont été vendues à des Libanais, la neuvième résidence ayant été achetée par un client d’origine égyptienne. Prix du mètre carré ? 20 000 dollars en moyenne.

Le Yacht Club, positionné en tant que destination par excellence du gotha libanais et international, comprend également plusieurs espaces de détente (restaurant, bibliothèque, salle de jeux, salle de réunions, piscine, salle de gym et spa) et il est réservé aux abonnés et à leurs invités éventuels. Montant de l’abonnement : 15 000 dollars plus 5 000 pour le conjoint pour les membres fondateurs et aux alentours de 25 000 dollars et 10 000 pour le conjoint pour les autres membres. Les prix sont exorbitants, mais Raphael Sabbagha met en évidence l’emplacement géographique de « premier choix » de l’endroit. Il tient ainsi à rappeler que le Yacht Club de Beyrouth, qui est situé sur ce qui avait été jadis la montagne de détritus de la région de Zaytouné jouxtant le centre-ville rénové par Solidere, est construit sur le bord de mer frontal de la capitale. Le montant de l’investissement est de 180 millions de dollars.

Des critiques, les administrateurs du projet en ont reçu plusieurs... M. Sabbagha revient ainsi sur la loi 117 de 1991 qui réglemente l’établissement des sociétés immobilières libanaises visant la reconstruction des zones endommagées par la guerre conformément à un plan directeur approuvé officiellement. « Les parcelles sur lesquelles est construit le projet de Zaytounay Bay et du Yacht Club sont des parcelles cadastrées », relève M. Sabbagha en soulignant que contrairement à ce que plusieurs personnes croient, les parcelles appartiennent à BWD et ne sont donc pas un bien public.

Terrain de jeu pour nantis ou emplacement glamour pour nostalgiques du front de mer beyrouthin des années 60-70, il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, des clients s’y sont déjà installés...

Lire aussi
À l’étranger comme au pays, l’industrie du vin libanais se porte bien 

Google achète la start-up d’un Libano-Américain pour 30 millions de dollars