Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Violences

Sur fond de tensions, l’armée libyenne se déploie à Tripoli

Le numéro 2 des SR a été libéré hier.

Le déploiement exceptionnel de l’armée libyenne à Tripoli intervient en pleine tension entre groupes armés de Misrata et de Tripoli qui ont fait une quarantaine de morts. Mahmud Turkia/AFP

L’armée se déployait hier dans la capitale libyenne après des heurts meurtriers sur fond de tensions entre groupes armés de Tripoli et milices de Misrata.
Des dizaines de blindés de l’armée se déployaient hier dans la capitale, selon un journaliste de l’AFP et des témoins. Des soldats juchés sur des blindés se dirigeaient vers le centre de la ville, sur la route longeant la mer, levant les doigts en V en signe de victoire, tandis que des automobilistes exprimaient leur joie en klaxonnant. Ce déploiement exceptionnel de l’armée libyenne, en cours de formation, intervient sur instruction du ministère de la Défense, en pleine tension entre groupes armés de Misrata et de Tripoli.
En effet, des violences ont éclaté vendredi quand une milice de Misrata, installée dans le sud de Tripoli, a tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale. En représailles, des hommes armés ont attaqué le QG de cette milice, au prix d’affrontements qui ont fait au moins 43 morts et plus de 450 blessés, selon le ministère de la Santé. Reporters sans frontières (RSF) a d’ailleurs déploré hier la mort d’un photographe d’une agence locale dans ces évènements, affirmant que d’autres journalistes qui couvraient la manifestation avaient été blessés.

Mitrailleuses et armes lourdes
Dans un communiqué, Human Rights Watch (HRW) a appelé le « gouvernement libyen à tenir immédiatement sa promesse de désarmer les milices », soulignant que « les milices de Misrata avaient tiré sur des manifestants pacifiques avec des fusils d’assaut, des mitrailleuses et des armes lourdes ». Des dirigeants locaux, dignitaires et commandants ex-rebelles de Misrata ont réclamé le « retrait de tous les ex-rebelles de la ville de Misrata se trouvant à Tripoli quels que soient leurs groupes ou noms (...) sous 72 heures », dans un communiqué lu tard dimanche. Hier, ces milices ont commencé leur retrait de la capitale. L’une d’elles a été impliquée dans des heurts dans le quartier de
Salaheddine, selon des témoins.
Après un calme relatif dimanche, les violences ont touché hier Benghazi, chef-lieu de l’Est libyen où le gouverneur militaire de la ville, le colonel Abdallah al-Saiti, a échappé à une tentative d’assassinat au cours de laquelle un soldat a été tué et un autre grièvement blessé.
Par ailleurs, à al-Ajilat dans l’Ouest, un commandant ex-rebelle, chef du Conseil militaire de la ville, Youssef al-Atrach, a été assassiné dimanche soir par des inconnus dans son bureau, a rapporté l’agence libyenne LANA.
Et l’enlèvement dimanche du numéro deux des services du renseignement libyen, Moustapha Nouh, a mis en évidence la faiblesse de l’État face à ces milices constituées sur des bases régionales ou idéologiques. Libéré hier, M. Nouh a indiqué à la chaîne privée al-Naba qu’il avait été conduit par ses ravisseurs dans la ville de Zenten dans l’Ouest, sans préciser leurs motivations.
Les incidents de vendredi, les plus meurtriers à Tripoli depuis la révolution de 2011 qui a renversé Mouammar Kadhafi, ont ravivé la colère des Tripolitains, qui ont observé en nombre hier une deuxième journée de grève générale. La capitale et ses banlieues étaient quasi paralysées. La plupart des magasins ont baissé leurs rideaux, de même que les banques et établissements publics, selon des journalistes de l’AFP.
Réagissant aux événements, les ministres européens des Affaires étrangères ont exprimé hier leur préoccupation face à « la détérioration importante » de la situation. Les Européens appellent les autorités libyennes à poursuivre « l’intégration progressive de membres des brigades révolutionnaires » en menant des programmes de démobilisation, de réintégration et de désarmement. « L’UE va continuer, en coordination avec la communauté internationale, à fournir son aide et son expertise à ce processus », souligne le texte, qui affirme également le soutien européen à la lutte contre les trafics d’armes et d’êtres humains en Libye.
Dans ce contexte, un porte-parole du Pentagone a annoncé hier que l’armée américaine se prépare à former « 5 000 à 8 000 soldats libyens » en Bulgarie pour aider les autorités libyennes, confrontées à l’opposition entre milices, à mettre en place une armée professionnelle.
(Source : AFP)

L’armée se déployait hier dans la capitale libyenne après des heurts meurtriers sur fond de tensions entre groupes armés de Tripoli et milices de Misrata.Des dizaines de blindés de l’armée se déployaient hier dans la capitale, selon un journaliste de l’AFP et des témoins. Des soldats juchés sur des blindés se...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut