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Nos Lecteurs ont la Parole

Ces délits bien plus graves...

Une nouvelle impression de la monnaie de 50000 livres sort... et vivement, la peuplade sursaute, s’indigne, se déchaîne. «Une honte!» dit-on.
L’impression contient une faute d’orthographe!
«Une farce hirsute»,
l’appelle-t-on.
Et mon Dieu a-t-on
raison.
Cela porte atteinte à l’image, à l’honneur, «la risée de toute une nation».
Bien sûr, parce que la valeur d’une nation se mesure à son papier de monnaie. Oublié le système archaïque qui régit le pays, oubliée la qualité de vie exécrable.
On s’emmêle dans un quotidien décousu à souhait, où tout ce qui est primordial et élémentaire brille par son absence, mais pas l’orthographe! Elle se démarque et attire l’attention de tous.
J’entendais dire ce matin: «Partout ailleurs, des têtes tomberaient pour moins que cela.»
Tout à fait vrai.
Sauf que chez nous, aucune tête ne tombe, même pour des délits bien plus graves que cela.
On accepte dignement le manque d’eau, d’électricité, de sécurité sociale.
On ne rugit pas quand le vide parlementaire frappe encore et encore.
On fait semblant d’oublier que le pays se transforme en propriété privée.
Mais quel flegme!
Seule la littérature nous perturbe et déclenche une fureur déchaînée. Mais je me demande: où se cachent donc cette fureur et cette indignation, lorsque des confrères, cousin, voisin, amis, n’arrivent plus à se caser dans des appartements, à trouver un travail honnête, à joindre les deux bouts? Quand le pays n’offre plus à ses citoyens les moyens de vivre décemment ...
La déchéance nous frapperait comme la foudre, donc, par le biais d’un petit bout de papier monstrueux qui nous représente «mal».
Mais laissez-moi vous dire, bouches pleines de sel.
Combien pèse le poids de cette monnaie face à la putréfaction qui nous ronge ?
Je le remercierai bien, moi, ce petit bout de papier...
Il a pu nous unir plus que le patriotisme n’a jamais pu le faire. Unis face à l’ennemi, à l’ignorance.
On s’occupe de la vulgarité d’un papier, mais on reste aveugle à la vulgarité du pays. Pire, on la noie dans la banalité quotidienne.
Merci, mes chers amis. Vous choisissez bien nos
batailles et nos valeurs. Vous nous rendez fiers. Et surtout plus chics.
Ce petit bout de papier, grâce à vous, a trouvé sa place dans l’histoire. À côté même des pages qui parlent de la guerre d’Irak et de Syrie. Entre Obama et
Assad.
Parce que, voyez-vous, c’est probablement une des batailles les plus virulentes que nous puissions entamer. La limite des limites.
J’applaudis notre résistance.
À tous nos Jean Moulin: allez-y! Foncez jusqu’au bout! Nous sommes derrière vous.
Grâce à vous, cette farce est devenue doublement hirsute...
Une ânerie pour en dénoncer une autre.
Quoi dire? Merci.

 

Une nouvelle impression de la monnaie de 50000 livres sort... et vivement, la peuplade sursaute, s’indigne, se déchaîne. «Une honte!» dit-on.L’impression contient une faute d’orthographe!«Une farce hirsute»,l’appelle-t-on.Et mon Dieu a-t-onraison.Cela porte atteinte à l’image, à l’honneur, «la risée de toute une nation».Bien sûr, parce que la valeur d’une nation se mesure à son papier de monnaie. Oublié le système archaïque qui régit le pays, oubliée la qualité de vie exécrable.On s’emmêle dans un quotidien décousu à souhait, où tout ce qui est primordial et élémentaire brille par son absence, mais pas l’orthographe!...
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