En outre, dans une lettre au peuple égyptien lue hier à la télévision par M. Damati, M. Morsi affirme pour la première fois avoir été kidnappé par la garde républicaine puis détenu dans une base de la marine pendant 24 heures avant l’annonce officielle de son renversement. C’est aussi la première fois, à l’exception de son apparition la semaine dernière devant les juges, que les autorités égyptiennes autorisent Mohammad Morsi à donner sa version des évènements de début juillet. Il a également fait passer un message à ses partisans saluant « le peuple qui s’est révolté dès les premières heures contre le coup d’État et qui continuent de se révolter chaque jour dans tout le pays », leur assurant que « l’Égypte ne connaîtra pas de retour à la stabilité sans annulation de ce coup d’État ».
Fin de l’état d’urgence
Le premier chef de l’État élu démocratiquement en Égypte est emprisonné et jugé notamment pour « incitation au meurtre » de manifestants opposés à son gouvernement en 2012, alors que le gouvernement intérimaire mis en place et dirigé de facto par l’armée a lancé mi-août une implacable et sanglante répression visant ses partisans. Signe que cette répression reste d’actualité, la police égyptienne a arrêté mardi Bassem Ouda, l’ancien ministre des Approvisionnements et du Commerce intérieur sous le président Morsi. M. Ouda a été interpellé alors qu’il se cachait dans une usine de savons, selon des reponsables. Comme beaucoup des dirigeants des Frères, il était recherché pour incitation à la violence.
Par ailleurs, et toujours dans le cadre de cette répression sanglante, un tribunal égyptien a ordonné mardi, deux jours avant la date prévue, la fin de l’état d’urgence imposé mi-août et qui donne de larges pouvoirs aux services de sécurité. Le gouvernement a annoncé dans un communiqué qu’il respecterait la décision, mais qu’il attendrait une notification officielle avant de l’appliquer.
En attendant, « les forces armées feront appliquer le couvre-feu dans les heures définies », a indiqué le porte-parole de l’armée sur sa page Facebook.
(Sources : agences)