"Un accord maintenant, dans les conditions actuelles est une erreur historique qui permettra au régime belliqueux de Téhéran de poursuivre son dangereux programme nucléaire", a déclaré le ministre de la Défense, Moche Yaalon, cité dans un communiqué de ses services.
Le ministre israélien estime "important que ceux qui veulent éviter un recours à la force contre l'Iran sachent mener une diplomatie intransigeante pour amener le régime de Téhéran à la conclusion que s'il veut survivre il doit arrêter son programme nucléaire".
Le ministre Yaalon a appelé les grandes puissances à ne pas se laisser "aveugler par l'offensive de charme et de sourires iranienne", en allusion au changement de ton de Téhéran sur le dossier depuis la prise de fonction en août du président modéré Hassan Rohani.
Diplomates iraniens et du groupe des "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), s'efforçaient toujours samedi soir à Genève de lever les obstacles à un accord sur le programme nucléaire iranien.
Israël, considéré comme la seule puissance atomique de la région, et l'Occident accusent l'Iran de dissimuler un volet militaire derrière son programme civil, ce que Téhéran dément revendiquant son droit au nucléaire civil.
Israël a maintes fois évoqué une attaque préventive israélienne contre les sites nucléaires iraniens.
Le 5+1 négocie actuellement avec l'Iran un "accord intérimaire" avant de passer à un accord permanent.
L'accord en projet, avec une expérimentation sur six mois, porterait sur un allègement des sanctions imposées à Téhéran avec un engagement en contrepartie de l'Iran de suspendre en partie ou totalement l'enrichissement d'uranium, un processus qui permettrait, poussé à 90%, de fabriquer une bombe nucléaire.
"C'est l'Iran qui a besoin de cet accord afin d'éviter une catastrophe économique imminente, et les pays occidentaux ne doivent donc pas donner l'impression que ce sont eux qui sont pressés de conclure un accord qui pourrait s'avérer désastreux non seulement pour le Moyen-Orient mais pour le monde entier", a jugé le ministre israélien de la Défense.
La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni a elle estimé qu'il fallait "empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique en agissant d'une manière déterminée et sans concession et sans lever les sanctions avant d'avoir atteint le but".
"Il n'est pas nécessaire de se précipiter pour signer un accord qui n'atteindra pas ses objectifs, quand un accord bien plus favorable (aux puissances occidentales NDLR) peut être conclu, étant donné la pression à laquelle est soumis l'Iran en raison de l'efficacité des sanctions", a ajouté Mme Livni, citée dans un communiqué de ses services.
A l'issue d'une rencontre tendue vendredi avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait martelé que l'accord en discussion avec l'Iran, ennemi juré d'Israël, était "un très mauvais accord".
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