Arabie: Washington soutient le "droit universel" des femmes à conduire

Les Etats-Unis ont assuré lundi qu'ils soutenaient le "droit universel" des femmes à conduire en Arabie saoudite, une interdiction dans ce pays allié de Washington que des militantes saoudiennes tentent de braver.

"Nous sommes pour la totale intégration des femmes dans la société saoudienne. Tous les peuples du monde partagent les mêmes droits universels à se rassembler et à s'exprimer pacifiquement et nous faisons part de nos inquiétudes en matière de droits de l'homme au gouvernement saoudien, donc, bien évidemment, nous soutenons la possibilité (pour les femmes) de conduire", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

La responsable était interrogée sur une campagne de Saoudiennes qui incitait le 26 octobre leurs concitoyennes à prendre le volant, même si l'appel a été retiré au dernier moment pour éviter une confrontation avec les autorités. 16 femmes ont toutefois été arrêtées en train de conduire samedi.

En outre, une reprise parodique du célébrissime "No woman, no cry" de Bob Marley -- intitulée "No woman, no drive" et moquant cette interdiction -- a dépassé les 3.5 millions de vues en 48 heures sur YouTube.

"Nous soutenons bien sûr le droit des femmes partout dans le monde à décider de leur vie et de leur avenir comme elles l'entendent, à bénéficier d'un accès équivalent aux services publics et à ne pas souffrir de discriminations", a argumenté Mme Psaki, usant tour à tour des concepts de "droits de l'homme", "droits universels" et "droits à la parité" entre hommes et femmes.

L'Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur régi par une stricte application de la loi islamique, est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Elles ont aussi besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou même se marier.

Même si Washington le nie, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite traversent une zone de turbulences dans leurs relations, en particulier sur la manière de régler la guerre en Syrie et sur le dossier nucléaire iranien.