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Polémique en Turquie autour du décolleté un peu trop plongeant d'une présentatrice télé

Le licenciement d'une présentatrice d'une chaîne de télévision privée dont le décolleté avait été jugé un peu trop plongeant par un vice-Premier ministre du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara fait des vagues en Turquie.

 

Dans un entretien accordé jeudi au quotidien Hürriyet, la jeune femme, Gözde Kansu, a accusé son employeur, la chaîne ATV, d'avoir cédé aux pressions des autorités.

"C'est ridicule, c'est pathétique (...) j'en ai assez de ces débats sur le corps des femmes. Me sacrifier était la chose la plus facile à faire et ils l'ont faite", s'est indignée l'ex-présentatrice.

 

Dimanche, le vice-Premier ministre Huseyin Celik, également porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, s'était publiquement ému de la robe très échancrée portée par Gözde Kansu la veille.

"L'animatrice d'un jeu hier (samedi) portait une robe qui n'était pas acceptable", avait jugé M. Celik, sans nommer Gözde Kansu. "Nous ne nous mêlons pas de la vie des gens mais c'était trop", avait-il poursuivi.

 

Deux jours plus tard, les médias turcs ont rapporté que la jeune femme avait été licenciée par le producteur de son émission, suscitant une avalanche de réactions indignées.

 

Dans un communiqué publié mercredi, les producteurs de l'émission ont affirmé que la fin du contrat de Gözde Kansu n'avait "absolument rien à voir avec la controverse des deux derniers jours". "Son style et sa façon de présenter ne correspondaient pas au projet" de l'émission, ont-ils justifié.

 

"S'ils n'avaient pas apprécié ma façon de présenter, ils me l'auraient dit, non ?", a réagi Gözde Kansu jeudi. "Tout ceci n'est qu'une excuse. Les audiences (de l'émission) n'étaient pas mauvaises. Mais personne n'a voulu contredire la volonté politique qui a dénoncé mon décolleté. C'est évident", a-t-elle souligné.

 

Pendant la fronde antigouvernementale de juin, les manifestants ont accusé les autorités, au pouvoir depuis 2002, de vouloir "islamiser" la société turque.

 

Sur décision de M. Erdogan, les femmes sont autorisées depuis mardi à porter le foulard islamique dans la fonction publique, ce qui était formellement interdit auparavant.

Le licenciement d'une présentatrice d'une chaîne de télévision privée dont le décolleté avait été jugé un peu trop plongeant par un vice-Premier ministre du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara fait des vagues en Turquie.
 
Dans un entretien accordé jeudi au quotidien Hürriyet, la jeune femme, Gözde Kansu, a accusé son employeur, la chaîne ATV, d'avoir cédé aux...