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À La Une - crise

Italie : Après le "geste fou", "la reddition de Berlusconi"

Le Cavaliere fait marche arrière et soutient le gouvernement Letta qui remporte largement le vote de confiance.

"Nous avons décidé, non sans débats internes, de voter la confiance", a annoncé mercredi Silvio Berlusconi provoquant une stupeur générale au Sénat. AFP PHOTO / FILIPPO MONTEFORTE

Dans un retournement de situation dont il a le secret, Silvio Berlusconi a renouvelé mercredi sa confiance au gouvernement de coalition gauche-droite d'Enrico Letta qu'il voulait au départ faire chuter.

Le Cavaliere, âgé de de 77 ans, a brusquement fait marche arrière alors qu'il avait lui-même provoqué la rupture et une crise politique samedi en ordonnant aux cinq ministres de son camp de centre droit de démissionner.

 

Un peu plus tard, le gouvernement Letta a remporté largement le vote de confiance. Les sénateurs ont été 235 sur 307 présents (majorité absolue à 153) à voter en faveur d'une motion de soutien au gouvernement. Soixante-dix sénateurs ont voté contre.

 

"Nous avons décidé, non sans débats internes, de voter la confiance", a déclaré M. Berlusconi, disant avoir été convaincu par les promesses de M. Letta d'abaisser la fiscalité notamment sur le travail et de garantir la possibilité de juger les magistrats outrepassant la procédure. "L'Italie a besoin d'un gouvernement capable de faire les réformes", a-t-il dit, avant le vote crucial du Sénat.

 

Après cette brève allocution, accueillie par un silence de stupeur, M. Letta lui a serré la main en signe de remerciement.

Les marchés ne s'y sont pas trompés avec une hausse de 1,44% de la Bourse de Milan vers 11h45 GMT et une poursuite de la détente des taux obligataires, désormais à 4,34%.

 

De nombreuses tractations avaient eu lieu toute la matinée, après un discours très ferme de M. Letta qui avait parlé de "risque fatal" pour l'Italie en cas de chute de son gouvernement. Il avait aussi souligné la forte probabilité, avec la loi électorale actuelle, d'une nouvelle impasse en cas d'élections législatives anticipées. M. Berlusconi, selon son entourage, a changé d'avis à plusieurs reprises sur son vote.

 

 

"Débâcle personnelle"

"La reddition de Berlusconi", titrait la Stampa qui parlait également de "drame humain" et de "débâcle personnelle" pour le Cavaliere, vu au Sénat en train de s'éponger le front avec un mouchoir ou de se tenir la tête entre les mains.

 

C'est apparemment l'arithmétique des résultats prévisibles du vote qui l'a poussé à sa pirouette surprise. On le voit d'ailleurs sur des photos en train de faire des additions. Pour Maurizio Sacconi, l'un des sénateurs rebelles qui appelaient à voter la confiance, le Cavaliere a dû "prendre acte du fait que seul un quart du parti était en faveur de la censure".

 

La fronde au sein de ce parti, le PDL (Peuple de la Liberté), s'est en grande partie organisée autour du vice-Premier ministre Angelino Alfano, un avocat sicilien de 42 ans, que Silvio Berlusconi présentait jusqu'ici comme son dauphin.

M. Alfano, qui, comme quatre de ses collègues, s'était vu imposer la démission du gouvernement par le Cavaliere, avait donné le "la" à la rébellion en disant vouloir être "berlusconien autrement". Mardi, il avait surpris jusque dans son propre parti pour son audace en appelant publiquement "tout le PDL à voter la confiance à Letta".

 

 

"Une majorité différente"

Dans des déclarations devant le Sénat avant le vote de confiance, M. Letta a défendu les rebelles, venus aussi du mouvement Cinq étoiles de l'ex-comique Beppe Grillo, disant "ne plus supporter les leçons de morale données à ceux qui changent d'avis".

Mais Sandro Bondi, coordinateur du PDL et qui faisait partie des "faucons", a estimé que Letta allait donner vie à "un semblant de gouvernement". "Vous avez obtenu un seul résultat : celui de diviser le Peuple de la liberté", a-t-il dénoncé.

 

Selon tous les experts, le "geste fou" de rupture de M. Berlusconi était motivé par sa crainte de perdre d'ici à la mi-octobre son siège de sénateur et donc son immunité parlementaire, après sa condamnation définitive le 1er août à une peine de prison pour fraude fiscale.

 

Avant les résultats du vote de confiance, M. Letta a admis qu'il aurait désormais "une majorité différente" et sans doute plus exiguë. Mais, a-t-il assuré, "nous pouvons atteindre tous les objectifs fixés" en matière de relance de la croissance (économique), des investissements, de réforme électorale et de réduction de la fiscalité sur le travail.

Autre promesse : la présidence de l'Union européenne que l'Italie assurera à compter du deuxième semestre 2014 devra "être centrée sur la croissance et l'emploi après une décennie d'austérité".

 

Pour Christian Schulz, de la banque Berenberg, une victoire de M. Letta peut être synonyme de "regain de confiance pour l'Italie et l'ensemble de la zone euro".

 

 

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commentaires (4)

OU, LE MARCHAND DE QUATRE SAISONS....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

05 h 01, le 03 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • OU, LE MARCHAND DE QUATRE SAISONS....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 01, le 03 octobre 2013

  • Quand l'Italie sera définitivement débarrassée de ce type, elle pourra renaitre. Il est la cause directe de l'anéantissement du du système politique dans ce pays (d'accord, ce n'était le meilleur d'Europe..) à travers le charisme et surtout la corruption sans vergogne ni peur aucunes.

    Ali Farhat

    20 h 48, le 02 octobre 2013

  • AMI INTIME DE POUTINE ET DE FEU GHADDAFI !

    SAKR LOUBNAN

    19 h 26, le 02 octobre 2013

  • Bon débarras. Ce mec est une horreur.

    Robert Malek

    18 h 25, le 02 octobre 2013

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