« Il s’agit d’un dossier humanitaire avant tout et non pas politique. Nous ne pouvons pas rejeter la demande d’une personne qui veut trouver refuge sur notre territoire parce qu’elle est à la recherche d’un endroit sûr », a-t-il poursuivi, en relevant cependant que le nombre des personnes déplacées de Syrie s’est accru considérablement. « Ce dossier reste bien contrôlé par les autorités libanaises qui surveillent les frontières pour éviter une augmentation anarchique du nombre des réfugiés », a ajouté M. Mikati en précisant que la situation de chaque personne ne répondant pas à la qualité de réfugié sera revue, surtout si son séjour au Liban est illégal.
En réponse à une question, il a réaffirmé que la politique de distanciation suivie par les autorités libanaises vis-à-vis de ce qui se passe en Syrie représente « le bon choix fait par le Liban et devrait être appliquée par tout gouvernement à venir ». « C’est cette politique qui va permettre de protéger le Liban contre les conséquences de ce qui se passe dans la région », a indiqué M. Mikati, qui a réitéré son appel à toutes les parties locales pour qu’elles s’abstiennent de se mêler au conflit dans le pays voisin. « Une implication de Libanais dans la guerre en Syrie ne profitera en rien au Liban », a insisté le Premier ministre démissionnaire.
Concernant d’éventuels dépôts syriens au Liban, il a mis l’accent sur le fait que les banques libanaises sont très prudentes en cette période et contrôlent avec soin l’identité des dépositaires « parce qu’elles ne veulent pas perdre leur crédibilité au sein de la communauté internationale à cause de quelques dépôts ».
Prié de dire comment le Liban réagira en cas de frappes occidentales contre le pays voisin, M. Mikati a souligné que ce sont les implications de ces attaques sur le Liban qui sont évaluées en premier. « Lorsque les menaces contre la Syrie ont commencé, nous avons pris les précautions qu’il faut et nous avons entrepris les contacts diplomatiques qu’il faut », a-t-il rappelé.
L’appel aux pays amis
Sur un autre plan, le ministre démissionnaire des Affaires sociales, Waël Abou Faour, qui a pris part à la réunion de Genève sur les réfugiés syriens, a critiqué l’absence d’appui financier au Liban « sous prétexte d’expériences non concluantes avec les gouvernements précédents et de la présence, au sein du gouvernement libanais, de parties qui irritent la communauté internationale », en allusion au Hezbollah. « Le maintien de cette politique internationale fera perdre à la communauté mondiale deux principaux alliés dans cette affaire, la société libanaise, qui commence à ployer sous de nombreux fardeaux et à manifester une certaine hostilité à l’égard des réfugiés, et le gouvernement libanais, qui n’a plus beaucoup de choix », a averti M. Abou Faour, avant d’appeler « tous les amis du Liban à ouvrir leurs frontières aux réfugiés syriens qu’il accueille pour partager ce dossier avec le pays ».
Il a dans le même temps assuré que le Liban est engagé en faveur des populations déplacées, « surtout qu’il est redevable au peuple syrien qui s’était tenu aux côtés des Libanais durant les périodes de crises ». « Notre devoir moral et humanitaire est de garder les frontières ouvertes et de ne pas refouler les réfugiés », a dit le ministre tout en insistant sur l’assistance dont le Liban a besoin pour gérer le dossier des populations déplacées.
commentaires (3)
A supposer qu'il le veuille,il ne le pourrait pas,de toute façon...alors,ce genre de déclarations...pffffff. on se décrédibilise plus qu'autre chose...
GEDEON Christian
11 h 41, le 02 octobre 2013