L'Egypte rappelle son ambassadeur en Tunisie

L'Egypte a rappelé son ambassadeur en Tunisie samedi, après que le président tunisien a appelé à la libération du président islamiste déchu Mohamed Morsi, a annoncé la télévision d'Etat.

Le ministère des Affaires étrangères a rappelé le diplomate pour des "consultations", a précisé la télévision.

Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes d'Ennahda au pouvoir en Tunisie, a appelé les autorités égyptiennes à libérer

M. Morsi, détenu au secret depuis sa destitution par l'armée le 3 juillet et accusé d'"incitation au meurtre".

En juillet, Ennahda avait appelé à des manifestations pour protester contre l'arrestation et la détention du président égyptien.

Premier président élu démocratiquement en Egypte, M. Morsi doit comparaître pour la mort de sept manifestants lors de grands rassemblements d'opposition le 5 décembre 2012, mais aucune date n'a été fixée pour son procès.

Depuis la destitution du président islamiste, la police égyptienne mène une implacable répression de ses partisans, qui a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l'armée et la police ont détruit deux campements de pro-Morsi au Caire.

Dans ces violences et durant la semaine qui a suivi, plus d'un millier de personnes ont péri, en grande majorité des manifestants pro-Morsi. Dans le même temps, plus de 2.000 islamistes et la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans, dont M. Morsi est issu, ont été arrêtés.

Les Emirats arabe unis, qui soutiennent le nouveau pouvoir égyptien, avaient plus tôt dans la journée rappelé leur ambassadeur à Tunis pour marquer leur désaccord avec la déclaration de M. Marzouki.

Le quotidien Al-Khaleej a affirmé que ce rappel avait été motivé par "les attaques du président tunisien contre l'Egypte et sa nouvelle direction que les Emirats trouvent inacceptables dans les relations entre Etats".