Nouvelle opération en vue pour le roi d'Espagne, qui cumule les ennuis de santé

Le roi d'Espagne Juan Carlos, âgé de 75 ans, sera bientôt opéré de la hanche gauche, la huitième intervention depuis mai 2010 pour le souverain qui cumule les ennuis de santé au moment où la monarchie souffre d'une crise sans précédent.

Le roi "va être opéré de la hanche gauche", a annoncé vendredi la Maison royale, un plus de six mois après une précédente intervention, le 3 mars, en raison de l'aggravation d'une hernie discale.

La Maison royale a également annoncé qu'une conférence de presse serait organisée à 18H00 (16H00 GMT) au Palais de la Zarzuela, près de Madrid, un fait rarissime de la part d'une institution longtemps très fermée, qui, malmenée par les scandales, tente depuis plusieurs mois de mettre en oeuvre une politique de communication plus transparente.

Cette nouvelle opération sera la huitième en plus de trois ans pour le roi d'Espagne qui, depuis des mois, s'appuie sur des béquilles pour marcher, parfois difficilement.

En novembre 2012, Juan Carlos avait déjà été opéré de la hanche gauche, souffrant d'arthrose, et on lui avait posé une prothèse. Les médecins avaient alors prévenu que la récupération serait longue.

Mais selon les médias espagnols, le souverain a subi cette semaine de nouveaux examens en raison d'une vive douleur à la hanche gauche, apparue à la fin août et qui l'a obligé à prendre des médicaments.

Les journaux El Pais et El Mundo affirmaient vendredi qu'un spécialiste espagnol travaillant aux Etats-Unis avait récemment fait le voyage pour évaluer l'état de santé du roi. Les deux journaux évoquaient d'ailleurs la possibilité d'une prochaine opération à l'étranger.

Au vu des résultats des derniers examens, "la Maison royale décidera si la nouvelle opération est pratiquée en Espagne, ou si le roi est transféré aux Etats-Unis", écrivait El Pais.

Ces accrocs de santé ne cessent de se répéter depuis plus de trois ans.

Le 14 avril 2012, Juan Carlos avait été opéré pour la pose d'une prothèse à la hanche droite, alors qu'il venait d'être rapatrié d'urgence du Botswana pour une fracture due à un chute lors d'une partie de chasse à l'éléphant.

Les critiques qui avaient suivi ce coûteux voyage, dans une Espagne plongée dans une profonde crise économique, avaient amené le roi à présenter des excuses publiques au pays, le jour de sa sortie de l'hôpital, dans un geste sans précédent.

La série noire avait commencé en mai 2010, lorsqu'il avait été opéré d'une tumeur bénigne au poumon. Puis en juin 2011, on lui avait posé un genou droit artificiel et au mois de septembre suivant, on lui avait réparé un tendon d'Achille déchiré.

Juan Carlos a accédé au trône le 22 novembre 1975, deux jours après la mort du général Francisco Franco. Il était alors devenu l'artisan de la transition démocratique après les années de dictature (1939-1975).

Longtemps très populaire auprès des Espagnols pour avoir incarné la rupture avec le franquisme, il a souffert ces dernières années d'une série de scandales, au point que le débat s'est ouvert dans le pays sur une éventuelle abdication au profit de son fils, le prince Felipe, âgé de 45 ans et dont l'image semble pour le moment épargnée.

Parmi les scandales entourant la monarchie, les démêlés judiciaires du gendre du roi Iñaki Urdangarin, époux de sa fille cadette Cristina et soupçonné d'avoir détourné plus de six millions d'euros d'argent public, ont notablement contribué à en détériorer l'image.

Ainsi, au mois de mars, près de six Espagnols sur dix (56,9%) estimaient dans un sondage que Juan Carlos devrait abdiquer.

Le roi, lui, a toujours écarté publiquement cette éventualité. "Je suis en pleine forme, j'ai l'énergie et surtout l'envie de continuer", lançait-il au mois de janvier, lors d'une interview télévisée à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire.