L’armée syrienne a lancé hier une opération d’envergure avec l’intention apparente de reprendre la localité de Mouadamiyat al-Cham, lieu d’une attaque présumée à l’arme chimique et verrou d’un aéroport militaire stratégique au sud-ouest de Damas, selon une ONG syrienne, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les bombardements s’accompagnent d’accrochages entre rebelles et soldats qui tentent de prendre pied dans les secteurs sous contrôle des insurgés, a ajouté le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui a estimé que « le régime tente de prendre le contrôle de Mouadamiyat al-Cham avant une probable frappe occidentale, étant donné qu’elle commande l’accès de l’aéroport stratégique de Mazzé ». Cet aéroport abrite la plus importante base aérienne de la Syrie et accueille de nombreuses unités de l’armée comme la 4e division, force d’élite commandée par le frère du président Bachar el-Assad, Maher.
La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants antirégime, a fait état pour sa part d’une reprise des accrochages entre armée et insurgés sur l’axe sud-est de la ville de Daraya, proche de Mouadamiyat al-Cham. Et l’OSDH a indiqué que l’aviation syrienne avait mené des raids aériens contre des positions rebelles près de Damas, à Idleb, Raqa et Deraa.
À Maaloula
Ailleurs dans le pays, les rebelles se sont retirés de l’une des entrées de Maaloula dont ils avaient pris le contrôle mercredi, a affirmé l’opposition soulignant sa volonté de préserver les monuments religieux et archéologiques de cette antique cité chrétienne située à 55 km au nord de Damas.
Par ailleurs, le chirurgien syrien de Médecins sans frontières (MSF) dont le corps a été retrouvé mardi a été tué par l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à el-Qaëda, a affirmé hier l’OSDH. MSF avait annoncé jeudi la mort du chirurgien de 29 ans des circonstances « floues » et condamné « cette agression perpétrée contre un chirurgien qui travaillait sans relâche pour améliorer la situation humanitaire terrible dans cette région alors que son pays est en guerre ». D’autres groupes rebelles, dont certains sont soutenus par les États-Unis, sont également accusés d’exactions en Syrie. Le New York Times a publié une vidéo montrant des rebelles syriens exécutant sommairement sept soldats prisonniers, dernier exemple de la violence émanant de toutes les parties du conflit.
Dans ce contexte, les autorités ont promis une récompense de 2 500 dollars à toute personne qui remettrait aux services de sécurité « un terroriste » étranger, a rapporté hier la télévision d’État. Une récompense de 1 000 dollars a été promise à toute personne qui fournirait des informations sur la présence d’un « terroriste » étranger ou aiderait à sa capture, selon la même source.
Enfin, un nouveau navire de guerre russe va faire route vers les côtes syriennes après avoir embarqué une « cargaison spéciale » à Novorossiïsk en mer Noire, a indiqué hier une source militaire citée par l’agence Interfax, sans autre précision. La Russie, dont les navires de guerre ont maintenu une présence dans l’est de la Méditerranée depuis le début de la crise syrienne, a dépêché dans la zone ces derniers jours plusieurs autres navires, dont des navires lance-missiles, des destroyers, un bâtiment de surveillance électronique et deux grands navires de débarquement.
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