Des inconnus ont tenté de mettre le feu à un bureau à Riyad de la police religieuse, qui veille au respect de la morale islamique mais est souvent accusée d'abus, rapporte dimanche la presse saoudienne.
Selon le quotidien Al-Watan, la police de Riyad a ouvert une enquête sur l'incident. Le journal a précisé que les agresseurs ont mis le feu au compteur électrique qui se trouvait devant le bureau de la police religieuse dans le quartier de Dhahrat al-Badiaa, dans l'ouest de Ryad, afin de provoquer l'incendie.
"Il s'agit d'un incendie prémédité, mais il n'y a pas eu de victime ni de dégâts matériels majeurs", a déclaré au journal le porte-parole adjoint de la police religieuse à Ryad, Mohammed al-Chouraimi.

Sous l'impulsion du roi Abdallah ben Abdel Aziz, un prudent réformateur, les pouvoirs de la police religieuse avaient été réduits par les autorités en janvier 2013.
Elle continue d'avoir le droit d'interpeller les personnes qui contreviennent à la morale islamique, mais les suspects sont dorénavant déférés devant la police et la justice, car les hommes de la police religieuse n'ont plus le droit de les interroger.
La police religieuse continue aussi à veiller à ce que les femmes soient voilées et respectent l'interdiction de conduire, que les commerces ferment pendant les heures de prière.

Les membres de la police religieuse adoptaient déjà un profil bas depuis la nomination en janvier 2012 à leur tête de cheikh Abdel Latif Al-Cheikh, un modéré.
Ce dernier a renoncé à la contribution de "volontaires", souvent accusés d'abus, et a mis fin à l'utilisation de voitures banalisées lors de patrouilles.
Il est connu pour ses positions modérées concernant la mixité, qu'il ne prohibe pas lorsqu'elle n'enfreint pas les règles islamiques, alors que le royaume impose une stricte ségrégation des sexes.

L'Arabie saoudite est le seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire. Elles ne peuvent non plus voyager sans l'autorisation d'un tuteur.