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Moyen Orient et Monde - Reportage

Damas, entre craintes et espoirs

Si la vie suit son cours dans les quartiers du centre de la capitale épargnés par le conflit, l’appréhension y est palpable face aux menaces d’intervention étrangère, mais l’espoir est également de mise. Khaled al-Hariri/Reuters

Les commerces sont ouverts, la circulation bat son plein sur les grandes artères de la ville mais les Damascènes, épuisés par deux années et demie de guerre civile, sont de plus en plus nerveux face à la perspective d’une intervention militaire étrangère. Si la vie suit son cours dans les quartiers du centre de la capitale épargnés par le conflit, l’appréhension y est palpable, mais l’espoir est également de mise.


« La grande crainte, c’est qu’ils fassent les mêmes erreurs qu’en Libye et en Irak. Ils toucheront des cibles civiles et ils clameront que c’était par erreur, mais nous nous ferons tuer par milliers », prédit un quinquagénaire prénommé Ziad. Comme la presse locale, certains habitants de la capitale s’attendent à voir les frappes occidentales débuter avant la fin de la semaine et cesser rapidement. « Si je le pouvais, je quitterais la ville jusqu’à ce que ce soit terminé. Ce ne sera qu’une question de jours », assure Haïtham, interrogé à Hameh, un quartier du nord de Damas.
La perspective de telles frappes n’a pas enrayé la routine qui s’organise de longue date autour des coupures de courant et des pénuries alimentaires dues au conflit, mais le sujet alimente abondamment les conversations.

 


Sur une autre planète
Dans les zones de la banlieue tenues par les rebelles, où les bombardements sont incessants, ces conversations sont teintées d’espoirs. « Tout le monde salue l’idée », dit Bara Abdelrahmane, un opposant de Saqba. « Les gens sont fatigués. Il leur faut un moyen d’en sortir et nous sommes prêts à coopérer avec eux sans conditions. Tout ce qui peut nous aider à nous débarrasser de ce chien (est le bienvenu) », poursuit-il. Pour Abou Omar, médecin à Moadamiyat al-Cham et partisan des frappes, la situation ne peut de toute façon pas être pire. « On vit comme si on était sur une autre planète, en se nourrissant seulement de ce qu’on peut faire pousser, complètement assiégés, avec des tirs d’artillerie et des raids aériens constants, constants! Les rebelles sont épuisés. Il faut que ça change ! » s’indigne-t-il.
Dans les quartiers sous le contrôle des autorités centrales, on redoute en revanche les conséquences à grande échelle d’une intervention occidentale. « L’Iran et Damas ont averti que la région toute entière s’embraserait en cas de frappes américaines », souligne Amal, une chiite.

 

Même au sein de cette minorité plus proche de l’élite alaouite dont le président fait partie, on couve l’espoir de voir une intervention étrangère changer la donne, sans toutefois croire qu’elle puisse mettre fin à la guerre. « On ne souhaite pas des frappes étrangères contre la Syrie. Personne ne souhaite ça à son pays. Mais, pour être honnête, à ce stade, on prend tout ce qui peut calmer le jeu », dit un chauffeur de taxi nommé Yassine.

 

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