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Moyen Orient et Monde - Eclairage

Face au grand défi, Assad peaufine une image de sérénité

« Au palais présidentiel, tout est calme et le travail se déroule normalement »

Selon un diplomate européen, « le président Assad assure à ses interlocuteurs qu’il est innocent des accusations portées contre lui », en référence à l’attaque à l’arme chimique du 21 août. Photo AFP/SANA

Le président Bachar el-Assad veut donner l’image d’un homme serein et déterminé, alors qu’il affronte le plus grand défi de son règne avec une possible intervention militaire étrangère en Syrie.


« Au palais présidentiel, tout est calme et le travail se déroule normalement. Il n’y a aucune trace de nervosité. Il en va de même à l’état-major. Il se battra jusqu’au bout », a affirmé hier un homme d’affaires syrien en contact avec les cercles dirigeants du pays. « Le président continue normalement ses activités et reçoit ses conseillers. Vous ne verrez pas chez lui de trace de fatigue, de lassitude ni de stress. Il cherche à montrer qu’il maîtrise la situation », a-t-il ajouté.
Ophtalmologue de formation, cet homme de 47 ans, qui avait hérité de son père Hafez le poste de chef de l’État après la mort de son frère aîné Bassel, Bachar el-Assad a affirmé plusieurs fois qu’il ne lâcherait pas prise, en tout cas pas avant la fin de son mandat en 2014. Selon un diplomate européen, qui fait la navette entre Beyrouth et Damas, « le président assure à ses interlocuteurs qu’il est innocent des accusations portées contre lui », en référence à l’attaque à l’arme chimique du 21 août imputée à ses troupes près de Damas. Pour lui, « les menaces de frappes occidentales sont la preuve qu’il s’agit d’un complot international avec Israël à la manœuvre ». Le diplomate ajoute que M. Assad « va faire vibrer la fibre nationaliste et grégaire en insistant sur l’agression de l’Occident contre le monde arabe et en se présentant comme une victime ».


Face à ce qui a commencé comme une révolte pacifique en mars 2011 dans le sillage du printemps arabe, celui que l’on présentait comme un « moderniste » a opté sans état d’âme pour une répression sanglante, avant d’annoncer des réformes qui n’ont convaincu personne. Au fil de cette révolte qui s’est militarisée, faisant plus 100 000 morts, le caractère de cet ancien timide s’est affirmé. « Fini l’homme gauche, mal à l’aise, riant d’un air gêné comme ce fut le cas lors de son intervention au Parlement fin mars 2011. Aujourd’hui, il est bien plus sûr de lui et a plus de prestance », explique l’homme d’affaires. « Il est beaucoup plus le boss qu’avant, même s’il ne peut pas agir sans l’appui de l’appareil militaire et sécuritaire », estimait récemment Nikolaos Van Dam, diplomate néerlandais auteur du Combat pour le pouvoir en Syrie : confessionnalisme, régionalisme et tribalisme en politique, 1961-1994. « Il écoute ses quelques conseillers mais il prend seul les décisions », insiste un analyste à Beyrouth sous le couvert de l’anonymat.


Parmi ses hommes de confiance figurent son frère cadet, le colonel Maher el-Assad – chef de la 4e division du 1er corps d’armée en charge de Damas –, son épouse Asma, son oncle et son cousin, Mohammad Makhlouf et Rami Makhlouf – deux hommes d’affaires à la réputation sulfureuse – et Hafez Makhlouf, un chef de la sécurité à Damas. Tous sont membres de la communauté alaouite dont est issu le président, sauf Asma, de confession sunnite. Deux druzes comptent également parmi ses proches, Mansour Azzam, ministre des Affaires présidentielles, et Louna al-Chibl, ancienne journaliste. Ainsi que le général Houssam Soukkar (alaouite), conseiller présidentiel pour la sécurité, et deux vétérans sunnites des renseignements : le général Ali Mamlouk, directeur de la Sécurité nationale, et le général Rustom Ghazalé, chef de la sécurité politique.


Selon un expert de la Syrie qui ne veut pas être identifié car il se rend régulièrement à Damas, « il a hérité le sang-froid de son père, mais peut-être pas sa prudence, s’il a vraiment donné l’ordre d’utiliser des armes chimiques au moment où des inspecteurs de l’ONU se trouvaient dans le pays ».
Une personne qui fréquente le couple présidentiel affirme que leur vie est « quasi normale ». « Sa femme Asma s’occupe beaucoup de la construction du musée pour enfants au centre de Damas et ils passent aussi beaucoup de temps avec leurs deux fils et leur fille. » « Seul changement ces dernières semaines, ils ne dorment pas toujours au même endroit pour éviter d’être la cible de bombardements », selon elle. « Je pense que les mesures de précaution doivent encore être plus grandes aujourd’hui même si les Occidentaux ont dit que l’objectif n’était pas son renversement », ajoute une amie du couple.

 

 

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Le président Bachar el-Assad veut donner l’image d’un homme serein et déterminé, alors qu’il affronte le plus grand défi de son règne avec une possible intervention militaire étrangère en Syrie.
« Au palais présidentiel, tout est calme et le travail se déroule normalement. Il n’y a aucune trace de nervosité. Il en va de même à l’état-major. Il se battra...

commentaires (4)

Ben voyons...! la guerre aux djihadistes... les syriens de la dynastie des Assad en connaissent un rayon ... ils les ont utilisé allégrement... dans notre pays depuis 45 ans !

M.V.

14 h 15, le 29 août 2013

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Commentaires (4)

  • Ben voyons...! la guerre aux djihadistes... les syriens de la dynastie des Assad en connaissent un rayon ... ils les ont utilisé allégrement... dans notre pays depuis 45 ans !

    M.V.

    14 h 15, le 29 août 2013

  • un petit ange innocent digne des personnages de "La petite maison dans la prairie"!

    Dimitri al quandalaft

    13 h 01, le 29 août 2013

  • UNIQUEMENT AU MOMENT DE SA SORTIE DE SES CAVES BUNKERISEES, ET POUR QUELQUES INSTANTS SEULEMENT !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 07, le 29 août 2013

  • IL VIT SUR UNE AUTRE PLANÈTE !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 25, le 29 août 2013

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