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Le père du jihadiste tué en Syrie déplore de ne pas pouvoir récupérer son corps

Le père d'un jeune jihadiste français tué début août en Syrie en combattant les troupes du régime de Bachar el-Assad a déploré jeudi de ne pas pouvoir récupérer la dépouille de son fils.

Interrogé par l'AFP au téléphone, Gérard B., installé en Guyane, a expliqué que la dépouille de son fils Jean-Daniel, 22 ans, avait été, selon les informations en sa possession, récupérée par le régime de Bachar el-Assad.

"Le corps de Jean-Daniel, on ne l'aura pas, c'est l'armée de Bachar el-Assad qui l'a récupéré", a expliqué cet entrepreneur qui souhaite garder l'anonymat.

"Dans un premier temps, j'ai demandé si on pouvait négocier pour récupérer le corps. Et puis en discutant avec (son frère) Nicolas, il m'a dit que s'il arrivait quelque chose à Jean-Daniel, ce dernier souhaitait être enterré là-bas", a poursuivi le père des deux demi-frères.

Il a ajouté que les démarches pour récupérer le corps avaient été engagées "tardivement".

"Et puis je ne vois pas l'armée de Bachar al-Assad prendre beaucoup de précautions pour les corps ennemis. Donc je pense que c'est une cause perdue", a-t-il dit.

Jean-Daniel était apparu début juillet dans une vidéo de propagande au côté de son frère aîné, Nicolas, 30 ans. Celui-ci, kalachnikov et Coran en main, léger sourire aux lèvres, se réjouissait d'avoir réussi à convertir son cadet, qui ne montrait aucune expression et ne disait pas un mot.

"El Hamdullillah, Allah, il a guidé mon frère", et "un an après moi, mon frère, il a accepté l'islam", expliquait Nicolas, présenté sur la vidéo comme Abu Abd Al Rahman, et qui disait s'être lui-même converti "il y a bientôt trois ans".

Cette vidéo était destinée à encourager "les frères" à venir "le rejoindre dans la terre qu'Allah a bénie" et comprenait un appel à François Hollande à se convertir à l'islam, à désavouer ses "alliés juifs et américains" et à se retirer du Mali.

A la question: "Pensez-vous que Nicolas va rentrer en France à la suite de la mort de son frère?", leur père, qui dit être toujours en contact téléphonique avec son fils aîné, a répondu: "Malheureusement pas, malheureusement pas".

Visiblement très éprouvé, il n'a pas souhaité en dire plus.

Le quotidien Libération avait retracé le parcours des deux demi-frères, Nicolas présentant le profil d'un jeune homme issu de la classe moyenne, titulaire d'un BEP avant de tomber dans la petite délinquance pour finalement annoncer en 2009 à ses parents sa conversion et se lancer dans un prosélytisme soutenu auprès de ses proches.

Son demi-frère, qui a donc été tué, l'avait rejoint en 2011 à Toulouse pour, selon ses dires, entamer un BTS de comptabilité, après avoir vécu avec leur père en Guyane.

C'est pendant ce séjour à Toulouse et sous l'influence de son frère aîné que Jean-Daniel s'était à son tour converti. Il avait annoncé cette conversion à sa famille fin 2012.

Les deux frères ont rejoint la Syrie en mars, via l'Espagne et la Turquie, faisant croire alors à leurs proches qu'ils s'envolaient pour la Thaïlande. Courant avril, ils avaient révélé dans un courrier à leur famille leur véritable destination.

Selon des spécialistes du renseignement, environ 200 Français auraient choisi depuis un an et demi d'aller combattre en Syrie, devenue une des principales sources de préoccupation des services antiterroristes français.
Le père d'un jeune jihadiste français tué début août en Syrie en combattant les troupes du régime de Bachar el-Assad a déploré jeudi de ne pas pouvoir récupérer la dépouille de son fils.Interrogé par l'AFP au téléphone, Gérard B., installé en Guyane, a expliqué que la dépouille de son fils Jean-Daniel, 22 ans, avait été, selon les informations en sa possession, récupérée...