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À La Une - France

Immigration : Valls relance le débat sur le regroupement familial

"C'est l'ensemble de nos politiques migratoires qui devront être questionnées pour la France et pour l'Europe, et notamment sur le bassin méditerranéen", déclare le ministre de l'Intérieur.

Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a créé la polémique en évoquant une révision de la politique migratoire de la France. AFP

Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls tente de relancer le débat sur la politique migratoire de la France et l'un des ses piliers, le regroupement familial, une initiative qui fait des vagues en France.

 

Durant le séminaire de rentrée du gouvernement consacré lundi à la France dans 10 ans, Manuel Valls aurait provoqué un froid par ses propos concernant la politique d'immigration écrit mardi le quotidien Le Parisien.

 

Interrogé mardi sur RMC et BFMTV, le ministre de l'Intérieur a paru agacé que son opinion ait été rapportée publiquement mais a de nouveau abordé ce thème.

Lors du séminaire, "j'ai dit - ce n'est pas la première fois et je ne suis pas le seul à le dire - qu'il faut rebâtir un partenariat avec l'Afrique, notamment sur la question migratoire", a expliqué le ministre. Mardi matin, le ministre a enfoncé le clou, appelant, sur BFMTV/RMC, à "tirer toutes les conséquences" de l'augmentation de la population mondiale, africaine en particulier.

"C'est l'ensemble de nos politiques migratoires qui devront être questionnées pour la France et pour l'Europe, et notamment sur le bassin méditerranéen. Toutes les questions seront posées et (...) parmi d'autres la question du regroupement familial peut être posée", a déclaré Manuel Valls.

 

Selon Libération et Le Parisien, les propos du ministre, initialement tenus lors du séminaire à l'Elysée lundi pendant lequel M. Valls aurait également déclaré qu'il faut démontrer que l'islam était compatible avec la démocratie, auraient jeté un froid. Ces journaux reproduisent des commentaires acides mais anonymes de ministres parlant de "vrai problème politique" à propos du locataire de la place Beauvau, qui selon un ministre cité anonymement par Libération, a "franchi un cap hallucinant".

 

La pertinence d'un débat sur le regroupement familial a également été contestée ouvertement mardi par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. "Je ne crois pas que la mise en cause du regroupement familial serait une manière de faire vivre notre cadre républicain", a fait valoir Mme Touraine (Affaires sociales) sur France 2. Mais "la France, la République a des règles, l'immigration doit être encadrée".

 

 

Le PS à la rescousse

"Propos déformés", "rumeurs" et "fausses informations", a rétorqué mardi M. Valls. "Pourquoi il y a parfois des attaques à mon endroit ? Précisément parce que je fais la démonstration que la gauche peut réussir, qu'elle a changé dans ce domaine (de la sécurité), qu'elle fait mieux que la droite", a-t-il estimé.

 

Plusieurs de ses collègues du gouvernement sont venus à sa rescousse.

Stéphane Le Foll (Agriculture) a qualifié d'"extrapolations" et de "commentaires" les formules litigieuses. "Il n'y a pas de problème Manuel Valls", a tranché sur Europe 1 ce proche du président François Hollande.

 

Pour la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, "Manuel Valls s'est exprimé comme ministre de l'Intérieur sur son sujet de compétence". Il n'a, a-t-elle assuré sur i>TELE, provoqué "aucune gêne".

Un renoncement au regroupement familial ? "Je n'ai pas entendu Manuel Valls tenir ce propos", a-t-elle ajouté.

 

"Quand on est dans un séminaire comme ça, chacun s'exprime librement et donne sa vérité, ses idées, on peut les partager ou non", a argumenté Pierre Moscovici (Economie). "Quand je lis que Manuel Valls aurait laissé planer un doute sur le fait que l'islam soit incompatible avec la république", ce n'est "pas du tout, ce qu'il a dit, c'est exactement le contraire". "Ne nous faisons pas de faux procès", a exhorté le ministre sur France Inter.

 

"C'est normal quand même de se poser la question de l'immigration dans 10 ans", a protesté sur France Info Michel Sapin (Travail). "Cette immigration doit être maîtrisée, évidemment maîtrisée. Non pas interdite, non pas rejetée, non pas la peur de l'étranger - ça c'est l'extrême droite - mais humaine et maîtrisée".

Il "a dit qu'il fallait - c'est un enjeu énorme - démontrer aux Français qu'il n'y a pas d'opposition entre l'islam et la démocratie alors que tout le monde a en tête, vu ce qu'il se passe ici ou là, qu'il pourrait y avoir une opposition", selon M. Sapin.


 

Le président de la République n'assume pas

Du côté de l'opposition, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a indiqué sur RTL que "c'est moi-même un sujet que j'évoque depuis de nombreuses années, j'ai été très insulté - on peut employer ce terme - par des responsables de gauche qui refusent de voir la vérité". "La gauche qui est au pouvoir interdit que l'on en débatte, Manuel Valls l'a fait", mais "quand on est au gouvernement, on n'est pas simplement là pour dire qu'il y a un problème on est là pour proposer des solutions" or "sur tous ces sujets régaliens, vous évoquez la laïcité mais on pourrait aussi parler de la sécurité, de la politique pénale", "nous assistons aujourd'hui, et c'est ce qui m'inquiète beaucoup, à un spectacle désolant qui est celui de voir ces ministres se battre entre eux tout simplement parce que le président de la République n'assume pas une politique courageuse".

 

Pour Louis Aliot, vice-président du Front national, Manuel Valls évoque ces thèmes "parce qu'il sait que c'est populaire". "Nicolas Sarkozy, au temps de Jacques Chirac, faisait ça, du plan com' !" Le ministre socialiste "peut prendre sa carte à l'UMP, parce qu'il est un clone désormais de Nicolas Sarkozy, il a un plan com'. Il passe pour un homme déterminé et à poigne alors que toute sa politique est faite de laxisme et d'absence de résultats", a-t-il dit.

 

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commentaires (2)

tiers mondisme,quand tu nus tiens.

GEDEON Christian

00 h 34, le 21 août 2013

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Commentaires (2)

  • tiers mondisme,quand tu nus tiens.

    GEDEON Christian

    00 h 34, le 21 août 2013

  • Voici donc l’attitude des Européens face à l’immigration : « Nous colonisons vos pays pendant des centaines d’années, pillons vos ressources, puis, au sortir, nous mettons en place chez vous des régimes autocratiques qui continuent à nous assurer l’accès à votre terroir et vos marchés tout en vous maintenant dans une pauvreté absolue, une corruption tentaculaire, et un sous-développement généralisé. Mais s’il vous plaît, restez-donc dans l’enfer que nous vous avons imposé plutôt que de tenter d’émigrer vers l’Europe. Votre afflux est une tare. Nous ne voulons pas de vous.»

    Jack Hakim

    17 h 44, le 20 août 2013

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