Michel Moawad : Le prétexte justifiant l’intervention du Hezbollah en Syrie a été battu en brèche par les derniers événements

Le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad, a souligné que les derniers événements dont le pays a été le théâtre récemment, dont notamment l’attentat meurtrier de Roueiss, dans la banlieue sud, ont prouvé le caractère fallacieux et illusoire du prétexte invoqué par le Hezbollah pour justifier son implication dans les combats en Syrie aux côtés des forces du président Bachar el-Assad.
M. Moawad a tenu des propos en ce sens au cours du dîner annuel organisé au Ehden Country Club par « l’association des aides sociales » (relevant de la fondation René Moawad), en présence des anciens députés Nayla Moawad et Jawad Boulos, de représentants des Forces libanaises, du parti Kataëb et du courant du Futur, de M. Youssef Douaihy, membre du secrétariat général du 14 Mars, et de nombreux présidents de municipalité, moukhtars et personnalités de la région de Zghorta.
Prenant la parole à cette occasion, M. Moawad a commencé par présenter ses condoléances aux familles des victimes de l’attentat de Roueiss, stigmatisant à ce propos les réactions enregistrées dans certaines régions à la suite de l’explosion. « Le Hezbollah a commis une faute en distribuant des douceurs après la chute de Qousseir et après les assassinats de Gebran Tuéni et Wissam el-Hassan, a déclaré Michel Moawad à ce sujet. Mais on ne répare pas une erreur en commettant une autre erreur. »
Déplorant le fait que des Libanais perdent leur vie à Roueiss, à Qousseir, à Homs ou à Alep pour défendre des projets totalement étrangers au Liban, M. Moawad a déclaré : « La situation à laquelle nous sommes parvenus aujourd’hui au Liban, et nous craignons que l’avenir soit encore pire, est le résultat inéluctable de l’intervention du Hezbollah dans la guerre en Syrie au service de l’Iran. La situation à laquelle nous sommes parvenus a prouvé le caractère fallacieux et illusoire du prétexte invoqué pour justifier l’intervention militaire (du Hezbollah) en Syrie. Le prétexte avancé était qu’il fallait protéger le Liban et les arrières de la résistance du danger takfiriste. Un tel prétexte est totalement étranger aux causes réelles de l’implication en Syrie. » M. Moawad a rappelé que le 26 mai dernier, soit le lendemain de l’annonce par Hassan Nasrallah de la participation du Hezbollah à la bataille de Qousseir, il avait souligné qu’une telle implication dans la guerre syrienne « ne protégera ni le Liban ni les arrières de la résistance, mais elle ne fera qu’attirer le danger takfiriste vers le Liban ».
Michel Moawad a souligné dans ce cadre que c’est sur base d’un projet à caractère « national, fondé sur le partenariat islamo-chrétien et sur l’appui à l’État et à l’armée, et non pas sur base d’une posture confessionnelle et sectaire », qu’il sera possible de faire face au projet iranien du Hezbollah. « Une fois de plus, nous disons que les armes ne sauraient constituer une garantie et que l’autosécurité ne saurait être un substitut à l’État, a déclaré M. Moawad. L’arrogance et la fuite en avant sont devenues une attitude stérile. » Il a appelé dans ce cadre le Hezbollah et toutes les factions politiques à soutenir le président de la République « qui représente aujourd’hui le dernier bastion de la légalité ».
Par ailleurs, M. Moawad a réclamé l’ouverture de l’aéroport René Moawad de Kleyaat, au Liban-Nord, soulignant qu’une telle mesure est dans l’intérêt aussi bien de la région du Liban-Nord que du pays dans son ensemble.
Après avoir appelé le directoire du 14 Mars à « ne pas se contenter d’adopter des positions de principe au sujet des armes (du Hezbollah) mais à définir plutôt un plan d’action clair », M. Moawad a souligné que le « Mouvement de l’indépendance est au cœur du 14 Mars, lorsque ce dernier défend l’État, la légalité et les échéances constitutionnelles, mais nous sommes contre le 14 Mars si ce dernier se livre à des compromissions ou adopte des attitudes qui contredisent ses principes ».
En conclusion, M. Moawad a souligné que les députés et les ministres représentant Zghorta ont échoué dans leur mission visant à redonner à la région de Zghorta la place qui lui revient sur l’échiquier local.