Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne devraient d’ailleurs se réunir rapidement, la semaine prochaine, afin de faire le point sur la coopération entre l’Union européenne et l’Égypte. Les services de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, ont pour leur part annoncé une réunion lundi à Bruxelles des ambassadeurs des 28 États membres de l’Union afin d’« évaluer la situation en Égypte » et de parvenir à une position commune en vue « de possibles actions ». « J’ai été en contact constant avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne et j’ai demandé aux représentants des États membres de débattre et de coordonner les mesures appropriées qui doivent être prises par l’Union européenne en réponse à la situation en Égypte », a fait savoir Mme Ashton
dans un communiqué.
Suspension ?
Ces derniers jours, des voix se sont élevées en Europe pour que l’UE suspende son aide à l’Égypte après les violences qui ont fait mercredi près de 600 morts dans ce pays, selon le dernier bilan officiel égyptien. L’Allemagne va « réexaminer ses relations avec l’Égypte », a d’ores et déjà annoncé hier la chancellerie, rendant compte de l’entretien téléphonique d’Angela Merkel avec M. Hollande. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a souligné qu’une suspension de l’aide pouvait être envisagée, après que le Danemark a annoncé jeudi qu’il suspendait son aide bilatérale (quatre millions d’euros), tout en appelant l’UE à faire de même. M. Fabius a également annoncé hier s’être entretenu au téléphone avec ses homologues de nombreux pays arabes, européens, ainsi qu’avec ceux des États-Unis et d’Égypte. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, doit, quant à lui, recevoir aujourd’hui son homologue du Qatar, principal soutien des Frères musulmans. En outre, les grands pays européens continuaient hier à déconseiller les voyages en Égypte, sans aller pour autant jusqu’à rapatrier les touristes à l’instar de la Suède, de la Norvège ou de la Finlande.
Ailleurs dans le monde, plusieurs capitales ont également durci le ton. Sans aller jusqu’à suspendre son assistance militaire à cet allié stratégique qu’est l’Égypte, Washington a annulé des manœuvres militaires communes avec ce pays prévues pour le mois prochain, Barack Obama se réservant la possibilité de « mesures supplémentaires », la Maison-Blanche exhortant parallèlement l’Égypte à ne pas recourir à « la force létale » contre des manifestants non violents.
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires politiques, Jeffrey Feltman, doit se rendre « la semaine prochaine » au Caire pour des entretiens avec les autorités égyptiennes, a indiqué hier l’ONU. Après des consultations d’urgence jeudi soir, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont appelé pouvoir et manifestants à la retenue, mais sans parvenir à se mettre d’accord sur une déclaration formelle.
(Sources : agences)
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