"Il faut une enquête indépendante approfondie afin d'établir si des crimes de guerre ont été commis. Et les responsables de ces crimes doivent être traduits en justice", a déclaré Mme Pillay dans un communiqué, précisant que ces événements auraient eu lieu en juillet après la bataille de Khan al-Assal.
Ces "douzaines d'exécutions" présumées sont "profondément choquantes" et soulignent une fois de plus la nécessité de juger les responsables des violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, a ajouté la chef des droits de l'Homme à l'ONU.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme a également reçu des informations provenant d'une "source fiable" indiquant que les rebelles ont toujours entre leurs mains des soldats et des représentants du gouvernement, qui ont été capturés à Khan Al-Assal.
En ce sens, l'organe onusien rappelle aux parties que toute personne ne prenant plus part aux combats, y compris les personnes capturées ou les soldats blessés, doit être traitée humainement en toutes circonstances.
Pour ce qui est des exécutions, Mme Pillay explique que ses collaborateurs ont pu voir sur internet des images filmées par des forces de l'opposition à Khan al-Assal et publiées entre le 22 et le 26 juillet.
"Ces images, si elles sont authentifiées, suggèrent que des exécutions ont été commises à Khan al-Assal", a-t-elle souligné.
Une équipe du Haut-Commissariat de l'ONU dans la région enquête sur ces informations et a examiné les vidéos et recueilli des témoignages auprès de la population à Alep.
Certaines de ces vidéos montraient des corps de soldats du régime de Bachar al-Assad, la plupart semblant avoir reçu une balle dans la tête, dispersés autour de la ville, selon l'ONU.
"D'après l'analyse effectuée jusqu'à présent par mon équipe, nous pensons que des groupes armés de l'opposition ont lors d'un incident, qui est documenté avec une vidéo, exécuté au moins 30 individus, la majorité d'entre eux semblant être des soldats", a dénoncé Mme Pillay.
Elle souligne toutefois que son équipe poursuit son enquête.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 50 combattants pro-régime ont été exécutés par les rebelles après la prise de Khan al-Assal, fin juillet.
En mai dernier, Mme Pillay avait estimé qu'un "cauchemar" se dessinait en Syrie, alors même que l'optimisme était encore de mise quant à la mise sur pied d'une conférence internationale dite Genève 2 pour chercher une issue politique au conflit.
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