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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Les coptes espèrent des jours meilleurs

La communauté chrétienne d’Égypte espère des jours meilleurs avec la fin de la présidence de Mohammad Morsi, même si elle craint des actes de représailles d’extrémistes islamistes et se montre prudente vis-à-vis de l’institution militaire en raison de douloureux souvenirs.
Les coptes, qui représentent 6 % à 10 % de la population de l’Égypte (estimée à 84 millions de personnes), ont contribué au mouvement qui a emporté la présidence Morsi. Objet de prêches enflammés d’islamistes les accusant de conspiration avec les militaires, ils ont depuis été victimes d’actes de représailles : en 15 jours, six coptes au total ont été tués, selon l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).
Malgré cela, la communauté veut voir l’avenir avec plus d’optimisme. D’après le vice-président du Parti social-démocrate, Emad Gad, le départ du pouvoir des Frères musulmans offre l’opportunité de garantir davantage les droits de la communauté chrétienne, à laquelle il appartient par ailleurs. « On peut s’attendre à des attaques jihadistes, salafistes contre les coptes. (...) Mais nous sommes prêts à payer le prix pour construire notre État démocratique », affirme-t-il. « Nous demandons la citoyenneté, l’égalité et les droits de l’homme (...) Nous sommes prêts à jouer un rôle dans la construction du nouveau régime », poursuit M. Gad.
Mardi, trois coptes ont pris place au sein du gouvernement provisoire (Recherche, Commerce/Industrie et Environnement) qui doit mener le pays jusqu’à de nouvelles élections, législatives et présidentielle. L’Église copte a exprimé son soutien à ce plan de transition présenté par le général Abdel-Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort du pays, au côté duquel le patriarche copte Tawadros II est apparu le 3 juillet, de même que le grand imam sunnite d’al-Azhar, cheikh Ahmad al-Tayyeb, tenant d’un islam modéré. « Les coptes voient des motifs d’encouragement, ils vont soutenir le gouvernement et jouer un rôle positif pour l’État », estime Nabil Samuel Abadir, ancien responsable d’une ONG copte du Caire.
Avec la présidence Morsi, en seulement une année, les sujets de tensions ont été nombreux. En avril, le patriarche Tawadros II avait accusé M. Morsi de « négligence », à la suite d’affrontements devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, qui avaient fait deux morts et 89 blessés. Certains veulent toutefois rester prudents et font valoir que la situation n’a pas non plus été rose durant l’année de transition militaire, entre la chute de Hosni Moubarak début 2011 et l’arrivée de Mohammad Morsi au pouvoir mi-2012. En octobre 2011, une manifestation de coptes avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre dans le secteur de Maspero, dans le centre du Caire, faisant 28 morts et des centaines de blessés. Les manifestants protestaient contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan.
Dernièrement, si les coptes ont avant tout été la cible de la colère islamiste, l’EIPR a critiqué le peu d’empressement des autorités à assurer leur sécurité. Les violences actuelles sont « le prix à payer pour notre liberté », veut croire Bichoy Tamri, un membre fondateur de l’Union des jeunes de Maspero, qui rassemble des militants coptes. Sameh Fawzy, un ancien parlementaire, voit pour sa part comme un bon présage la présence de hauts gradés de l’armée lors de la dernière célébration des Pâques orthodoxes, quand Mohammad Morsi s’était contenté d’envoyer un simple représentant. « Si certaines choses sont arrivées avec l’armée, il faut reconnaître que cela s’inscrivait dans un contexte globalement incontrôlable », ajoute M. Fawzy, en référence notamment au drame d’octobre 2011. Des musulmans ont également été tués lors d’opérations de répression, ce qui démontre que l’armée « ne fait manifestement pas de discrimination entre musulmans et chrétiens », assure-t-il.

© AFP
La communauté chrétienne d’Égypte espère des jours meilleurs avec la fin de la présidence de Mohammad Morsi, même si elle craint des actes de représailles d’extrémistes islamistes et se montre prudente vis-à-vis de l’institution militaire en raison de douloureux souvenirs.Les coptes, qui représentent 6 % à 10 % de la population de l’Égypte (estimée à 84 millions de...

commentaires (3)

ILS RÊVENT debout ces "Coptes".... qui espèrent des jours meilleurs !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 39, le 19 juillet 2013

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Commentaires (3)

  • ILS RÊVENT debout ces "Coptes".... qui espèrent des jours meilleurs !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 39, le 19 juillet 2013

  • VOULOIR MINIMISER LE RÔLE DES COPTES EGYTIENS EN RÉDUISANT INTENTIONELLEMENT LEUR NOMBRE EST UN CRIME DE LÈSE-PHARAONISME... CAR ILS SONT LES PURS DESCENDANTS DES VRAIS PHARAONS ET NON IMPORTÉS...

    SAKR LOUBNAN

    14 h 26, le 18 juillet 2013

  • Mais arrêtez donc de publier des 6 à 10% totalement fantaisistes en ce qui concerne les Coptes....la vérité est de 12 à 15 %...c'est à dire de 10 à 12 millions d'habitants de l'Egypte, descendants des vrais Egyptiens, et fers de lance de l'économie égyptienne. C'est bizarre cette manie de vouloir réduire au strict minimum la présence chrétienne au MO. Tendancieux, en fait.

    GEDEON Christian

    12 h 43, le 18 juillet 2013

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