Pour sa part le PYD, émanation syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a affirmé qu'un de ses membres avait été tué le même jour à Amouda, à 700 km au nord-est de Damas sur la frontière avec la Turquie.
"Un couvre-feu a été imposé aujourd'hui par le PYD dans la ville. Personne n'est autorisé à sortir dans les rues et il y a partout des tireurs embusqués. Je ne vois pas comment nous allons pouvoir enterrer nos morts", a affirmé à l'AFP Nichane Malle, un militant de la ville contacté par internet.
Jeudi des combattants du PYD ont ouvert le feu contre une manifestation appelant à la libération de trois personnes emprisonnées depuis la semaine dernière par l'organisation kurde.
"Jeudi, vers 19H00 (16H00 GMT), des centaines d'habitants d'Amouda s'étaient rassemblées dans les rues pour demander la libération de trois militants arrêtés par le PYD sous le prétexte fallacieux qu'ils étaient des trafiquants de haschich", a expliqué à l'AFP le journaliste-citoyen Havidar de la province de Hassaké, dont Amouda fait partie.
Alors que les manifestants entonnaient des slogans hostiles au PYD, "les Assaych (services de sécurité) du PYD ont ouvert le feu sur eux", a précisé Havidar.
Trois manifestants ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Une vidéo amateur distribuée par les militants montre des hommes armés à bord d'un pick-up blanc tirant alors que des cris sont entendus dans la foule.
Dans cette ville, d'où s'est retirée l'armée de Bachar al-Assad, le pouvoir du PYD et des autres mouvements kurdes est contesté par un fort courant démocratique qui reproche à ces organisations l'usage de la force pour contrôler la région, selon un militant.
Pour sa part, le PYD a assuré qu'un de ses combattants avait été tué le même jour par balle lorsqu'un de ses convois avait été attaqué dans la ville.
"Un de nos combattants a été tué par des mercenaires à Amouda et deux autres ont été blessés", a affirmé le PYD dans un communiqué.
Cependant le journaliste indépendant et militant kurde Massoud Akko a assuré ne pas croire que les manifestants étaient armés. "Il s'agissait d'une manifestation pacifique et rien ne justifie l'usage d'armes ici", a-t-il dit à l'AFP via internet.
Les Kurdes représentent environ 15% des habitants de la Syrie.
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