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Brésil : les autorités sous pression face à des manifestations historiques

Brasilia craint que la mobilisation n'affecte les Journées mondiales de la Jeunesse catholique et la visite du pape.

Le chef de cabinet de la présidence, Gilberto Carvalho, qui a rang de ministre, a averti vendredi que le Brésil devait se préparer à l'éventualité que les manifestations affectent les Journées mondiales de la Jeunesse catholique (JMJ). AFP

Au lendemain de manifestations historiques et émaillées de violences, les autorités brésiliennes essayaient de comprendre vendredi la fronde sociale qui ébranle le géant d'Amérique latine à un an du Mondial de football et comment y mettre fin.

 

Face à l'ampleur du mouvement, la présidente Dilma Rousseff s'est réunie d'urgence vendredi avec ses principaux ministres, dont celui de la Justice Eduardo Cardozo pour évaluer la pire crise politique depuis 2005. A l'époque, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) avait échappé de justesse à la destitution en raison du scandale de corruption du "Mensalao".

 

Le chef de cabinet de la présidence, Gilberto Carvalho, qui a rang de ministre, a averti vendredi que le Brésil devait se préparer à l'éventualité que les manifestations affectent les Journées mondiales de la Jeunesse catholique (JMJ) et la visite du pape François, fin juillet à Rio de Janeiro.

 

"Nous devons nous préparer, y compris à l'éventualité que les JMJ se déroulent dans le climat de manifestations actuel dans le pays", a ajouté à Brasilia M. Carvalho, lors d'une réunion avec les organisateurs des JMJ à la présidence. Evoquant peu auparavant les manifestations de la veille, il avait déclaré : "Nous devons comprendre que ces manifestations réclament des changements. Elles représentent un mécontentement populaire".

"Cette grande couche de Brésiliens qui est sortie de l'exclusion et a commencé à consommer, exige de nouveaux droits et c'est bien comme ça. Les gens ne se contentent pas de demi-mesures", avait-il souligné.


 

Des milliers de manifestants à Brazilia. AFP/Evaristo Sa

 

Les autorités de Brasilia ont été "effrayées" et "choquées" par l'attaque du ministère des Affaires étrangères jeudi soir par un groupe de manifestants, repoussée in extremis par la police, selon le site du journal Folha de Sao Paulo.

La classe politique brésilienne dans son ensemble apparaît totalement submergée par une lame de fond qu'elle n'a pas vu venir et qui ne cesse de grossir.

 

Après une semaine d'inertie et de manifestations d'abord violemment réprimées, les autorités ont pensé pouvoir désamorcer la crise en renonçant à l'augmentation du tarif des transports en commun qui avait allumé la mèche.

Mais rien n'y a fait. Et jeudi, en pleine bourrasque, les autorités n'ont pas bronché.

Vendredi, le gouverneur et le maire de Rio sont finalement sortis de leur mutisme pour "condamner le vandalisme" et dresser le bilan des dégâts dans la ville, théâtre de la plus grande marche dans tout le pays, avec 300.000 manifestants.

 

Simultanément, le secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio, José Mariano Beltrame, responsable du programme de "pacification des favelas" depuis 2008, a indiqué que "huit personnes avaient été interpellées".

"On a des manifestants sans leaders face à des hommes politiques sans leadership, restés muets", regrettait vendredi l'éditorialiste de O Globo.

 

Vendredi, l'un des dirigeants du Mouvement Passe Livre (MPL, pour la gratuité des transports en commun) à Sao Paulo) détonateur des manifestations, Lucas Monteiro, a déclaré qu'il n'appellerait plus à manifester dans la mégapole, après la baisse des transports publics. "L'objectif final a été conclu", a-t-il dit dans une interview à la télévision.

 

Le MPL a posté pour la première fois sur facebook un message critiquant la "violence de certains groupes qui n'appartiennent pas au mouvement".

Mais le gouvernement va avoir du mal à négocier avec cette nébuleuse de jeunes militants Facebook arborant le masque d'"Anonymous", qui se défient farouchement de la classe politique et des médias traditionnels.


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