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Liban - Le commentaire

La neutralité positive, seule bouée de sauvetage possible pour le Liban

Le Parlement est quasiment paralysé ; le cabinet Mikati est démissionnaire ; le Premier ministre désigné Tammam Salam continue de tourner en rond et ne parvient toujours pas à mettre sur pied son équipe ministérielle : face à une telle déliquescence des institutions constitutionnelles, la présidence de la République demeure le seul pouvoir officiel efficace encore en place. Il reste que le chef de l’État, Michel Sleiman, ne saurait être en mesure de jouer le rôle d’homme orchestre et de sauver, à lui seul, le Liban de la détérioration perceptible sur le plan de la sécurité, tant au niveau interne qu’aux frontières avec la Syrie. D’autant que les efforts louables déployés par le chef de l’État à ce propos sont battus en brèche par la ligne de conduite du Hezbollah qui ne tient aucunement compte de la position de la présidence de la République ni de l’intérêt le plus élémentaire du Liban et des Libanais d’une manière générale.
Face à une telle situation, un large éventail de responsables politiques et économiques estiment que dans les circonstances présentes, la seule option susceptible de sauver le pays et de maintenir la paix civile est de s’engager sur la voie de la neutralité positive pour tenir le Liban à l’écart des conflits régionaux. En clair, la seule bouée de sauvetage dans le contexte actuel est le retour à la déclaration de Baabda.
Pour différents milieux locaux, ce document – prévoyant, précisément, la neutralité du Liban – devrait être la plate-forme commune à toutes les initiatives qui pourraient être entreprises afin de tenter de sortir le pays de l’impasse. Les milieux en question préconisent à ce propos que le chef de l’État convoque, contre vents et marées, les leaders du pays à une nouvelle conférence de dialogue national qui serait axée sur un seul et unique point : comment faire pour sauver le Liban des graves retombées de la guerre syrienne et éviter que le conflit qui ensanglante le pays voisin ne s’étende au Liban, d’autant que l’aviation syrienne n’hésite plus à violer la souveraineté libanaise pour bombarder des régions favorables à la rébellion anti-Assad.
Parallèlement, d’aucuns suggèrent que le président de la République s’adresse directement aux pays arabes et amis pour leur demander expressément de peser de tout leur poids dans la balance afin de tenir le pays du Cèdre à l’écart du confit syrien et des tensions régionales. Certains milieux accueillent cette suggestion avec un haut degré de scepticisme et se demandent s’il n’existe pas véritablement un plan, ou plutôt un complot, visant à remodeler le Moyen-Orient sur des bases qui ne paraissent pas encore très claires.
Autres propositions qui s’inscrivent aussi dans ce même cadre : convoquer le Parlement à une séance plénière afin de débattre des moyens de sauver le Liban et de favoriser la formation d’un gouvernement de salut national dont le leitmotiv serait notamment la déclaration de Baabda ; et organiser sous l’égide du patriarcat maronite une réunion élargie à Bkerké afin que les leaders chrétiens, toutes tendances confondues, unifient leurs positions face à la conjoncture présente de manière à initier des démarches auprès de leurs alliés respectifs dans le but de les convaincre de la nécessité de s’en tenir à la neutralité positive comme option nationale de base.
Et pour compléter cette contre-offensive que la légalité devrait mettre sur les rails, les milieux politiques préconisent une mobilisation parallèle des organismes économiques qui devraient adopter une positon ferme en appelant les pôles du pouvoir et les leaders politiques à assumer leurs responsabilités face à la dégradation sécuritaire, sociale, économique et politique qui frappe le pays depuis de longs mois. D’aucuns vont même jusqu’à souligner que les organismes économiques devraient lancer un appel à une grève générale afin d’obtenir la formation d’un gouvernement de salut public capable de mettre réellement en application la politique de dissociation à l’égard des conflits régionaux, conformément à la teneur de la déclaration de Baabda.
Le Parlement est quasiment paralysé ; le cabinet Mikati est démissionnaire ; le Premier ministre désigné Tammam Salam continue de tourner en rond et ne parvient toujours pas à mettre sur pied son équipe ministérielle : face à une telle déliquescence des institutions constitutionnelles, la présidence de la République demeure le seul pouvoir officiel efficace encore en place. Il reste...

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