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Moyen Orient et Monde - Syrie

Rare attaque rebelle contre l’aéroport de Damas

Washington revoit sa position après la chute de Qousseir ; réunion aujourd’hui en Turquie entre Occidentaux et ASL ; les insurgés s’emparent d’une position de l’armée sur la route de la capitale à Alep.

À Maaret al-Nooman, le drame des enfants-soldats, obligés ou volontaires pour aider les rebelles syriens. Daniel Leal-Olivas / AFP

L’aéroport international de Damas a été hier la cible d’une rare attaque au mortier par les rebelles, selon le ministre syrien des Transports Mahmoud Saïd. « Un obus s’est abattu à la périphérie de l’aéroport près du tarmac, retardant l’atterrissage de deux avions en provenance de Lattaquié et du Koweït et le décollage d’un avion pour Bagdad », a précisé le ministre en accusant « les terroristes ». « Aucun des passagers n’a été blessé », a-t-il ajouté, indiquant que l’autre obus « est tombé près d’un entrepôt, blessant un ouvrier ». L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté de son côté une attaque à la roquette, sans faire de victimes.
Les rebelles ont par ailleurs pris le contrôle d’une position stratégique de l’armée à mi-chemin entre Damas et Alep, tuant six soldats et s’emparant d’armes et de munitions. « Cette position est importante parce qu’elle se situe sur la principale route d’approvisionnement de l’armée vers Alep », a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Sur un autre front, l’armée syrienne et le Hezbollah ont pris d’assaut le village de Husseiniyé, dans la province de Homs, « où ils pourchassent encore les rebelles », selon l’OSDH. Le village se situe près de la région de Qousseir, tombée la semaine dernière aux mains de l’armée.

Idriss
Depuis la chute de Qousseir, Washington, Paris, Londres, Ankara, Riyad multiplient rencontres et contacts pour aider les rebelles. « Il faut qu’on puisse arrêter cette progression, avant Alep », avait souligné mercredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Les Occidentaux rencontreront ainsi aujourd’hui en Turquie le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), pour discuter d’un accroissement de l’aide au courant rebelle majoritaire et contrer ainsi l’influence des milices islamistes. La réunion, prévue à l’origine samedi, a été avancée d’une journée, a fait savoir hier soir un diplomate occidental. La rencontre avec le chef de l’ASL, Salim Idriss, un ancien général de l’armée syrienne, est prévue dans le nord de la Turquie. « M. Idriss a besoin d’argent, de munitions et d’armes pour asseoir son autorité et gagner en crédibilité parmi ses troupes », a déclaré un diplomate qui a requis l’anonymat. Un responsable rebelle basé à Damas a quant à lui souligné l’urgence de la situation. « C’est une question de jours. Si les Occidentaux ne font rien, ils auront à faire face à un scénario totalement inédit », a déclaré ce chef rebelle, évoquant en cas de victoire de Bachar el-Assad une Syrie dominée par l’Iran, situation qui provoquera en retour une réaction des jihadistes sunnites.
D’ailleurs d’influents ulémas sunnites venant de plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite et l’Égypte, ont appelé à mener le jihad en Syrie contre le régime « confessionnel » de Bachar el-Assad et à boycotter la Russie et l’Iran qui l’appuient.

Nouvelle inflexion
En outre, Washington avait annoncé mercredi un allègement ciblé de ses sanctions commerciales contre la Syrie au profit des zones contrôlées par l’opposition.
Aussi terrible que soit la situation en Syrie, Barack Obama doit décider de la politique à suivre en fonction des intérêts des États-Unis et prendre garde à ne pas aggraver la situation sur le terrain, a souligné la Maison- Blanche. Le président américain continue d’étudier le dossier syrien, qui devrait figurer largement au menu des discussions du sommet du G8, la semaine prochaine en Irlande du Nord, et d’envisager les options possibles, a précisé son porte-parole, Jay Carney. Il a ajouté que les préparatifs se poursuivaient en vue d’organiser à Genève une conférence internationale mais que des discussions étaient également menées sur les moyens de venir en aide à l’opposition sur le terrain.
Le gouvernement Obama a revu sa position à la suite de la prise de Qousseir et des annonces de la France et du Royaume-Uni sur l’usage d’armes chimiques par les forces loyalistes. Le premier signe de cette évolution a été le report par John Kerry d’une visite en Israël et dans les territoires palestiniens, sur lesquels le secrétaire d’État américain concentrait jusque-là ses efforts diplomatiques, afin de rester à Washington pour des réunions sur le conflit syrien.
Le gouvernement américain laisse cependant filtrer peu d’éléments sur la direction de cette nouvelle inflexion, qui pourrait conduire les États-Unis soit à livrer directement des armes, soit à gérer les livraisons d’autres pays ou encore à bombarder eux-mêmes des cibles stratégiques en Syrie.

« Tueries incessantes »
Parallèlement, dans un nouveau rapport, la haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme Navi Pillay a dénoncé « les tueries incessantes ». « Il y a aussi eu des cas bien étayés d’enfants torturés et exécutés, mais aussi de familles entières (...) massacrées. Ces cas et le bilan très élevé de morts sont un terrible rappel du tour particulièrement vicieux qu’a pris le conflit », a déploré Mme Pillay.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a débuté des discussions avec la Suède pour qu’elle prenne éventuellement la tête d’une force de maintien de la paix renforcée sur le plateau du Golan, après la décision de l’Autriche de s’en retirer après des combats entre régime et opposition. L’ONU a d’ailleurs demandé au gouvernement autrichien d’étaler jusqu’à la fin juillet le retrait de ses Bérets bleus, afin de faciliter leur remplacement. L’ONU demande aussi au contingent autrichien de laisser sur place tout son équipement pour que les autres Bérets bleus puissent en bénéficier.
Enfin, une fusillade s’est produite entre une patrouille de l’armée turque et un groupe de près de 500 contrebandiers qui tentaient de pénétrer en Turquie depuis la Syrie, a affirmé l’état-major de l’armée turque. Le groupe, qui tentait de faire entrer du mazout en Turquie, a été surpris près du poste militaire de Bükülmez, dans la province de Hatay, par une patrouille qui circulait en véhicule blindé, a indiqué l’état-major dans un communiqué diffusé sur son site Internet. « Les suspects ont tiré à une trentaine de reprises en direction de la patrouille avec des fusils d’assaut Kalachnikov. L’équipe a répliqué », a-t-il ajouté, sans faire mention de blessés. Les incidents se sont multipliés à la frontière turco-syrienne depuis le début du conflit en Syrie, il y a plus de deux ans.
(Sources : agences
et rédaction)
L’aéroport international de Damas a été hier la cible d’une rare attaque au mortier par les rebelles, selon le ministre syrien des Transports Mahmoud Saïd. « Un obus s’est abattu à la périphérie de l’aéroport près du tarmac, retardant l’atterrissage de deux avions en provenance de Lattaquié et du Koweït et le décollage d’un avion pour Bagdad », a précisé le ministre...

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