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Qousseir : une demande d'enquête discutée au Conseil des droits de Homme

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU discute d'urgence mercredi d'un projet de résolution accusant les forces du président Bachar al-Assad et des combattants étrangers de tuer des civils dans la ville syrienne de Qousseir et appelant à une enquête internationale.

Dénonçant les "récentes tueries à Qousseir", le projet de résolution, déposé par les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar, comprend une demande à la Commission d'enquête indépendante sur la Syrie (qui agit sous mandat du Conseil des droits de l'Homme) de mener une "enquête spéciale sur les évènements à Qousseir" et de présenter un rapport en septembre.

Dans ce texte soumis aux diplomates des 47 Etats membres du Conseil (dont ne font pas partie la Russie et la Chine actuellement), il est réclamé que cet organe de l'ONU "condamne l'intervention de combattants étrangers qui luttent pour le compte du régime syrien à Qousseir" et se dise "profondément préoccupé par le fait que leur implication représente une grave menace pour la stabilité régionale".

Y sont aussi condamnées toutes les violences commises en Syrie par l'ensemble des parties au conflit, les autorités syriennes se voyant quant à elles demander de permettre un "accès libre et sans entraves" aux travailleurs humanitaires chargés de secourir les civils, en particulier à Qousseir.

Les auteurs du projet de résolution soulignent en outre "la nécessité de s'assurer que ceux (qui sont) responsables de massacres à Qousseir rendront des comptes", tout comme ceux "en Syrie, (qui sont) responsables de graves violations des lois internationales humanitaires".

Pour l'ambassadeur syrien auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui, intervenu au début des débats, "Qousseir n'a vu aucun massacre".

De son côté, l'ambassadrice américaine auprès du Conseil, Eileen Chamberlain Donahoe, a indiqué que les "récentes frappes aériennes et tirs d'artillerie auraient provoqué la mort de plus de 183 civils à Qousseir".

"Les Etats-Unis sont réellement préoccupés par l'augmentation spectaculaire du rôle du Hezbollah en Syrie", a-t-elle dit, expliquant que cela contribuait à la déstabilisation de la Syrie, ainsi que du Liban et de la région.

"Le nombre croissant des soldats étrangers qui traversent la frontière de part et d'autre ne fait qu'encourager la violence communautaire, et la situation semble déjà donner des signes de déstabilisation dans son ensemble", a déclaré pour sa part Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme.

"Les forces du gouvernement continuent de bombarder (...) des civils partout dans le pays, y compris à Qousseir", a-t-elle ajouté.

"A l'approche" d'une éventuelle Conférence internationale sur la Syrie, "les Etats - en premier lieu ceux ayant une influence sur les combattants - doivent agir collectivement pour que ce terrifiant conflit n'empire pas", a-t-elle relevé, se disant opposée à l'envoi d'armes par des parties tierces.

Mme Pillay a par ailleurs souligné que si rien n'était fait, il y aurait "certainement des massacres intercommunautaires".

Les débats au Conseil des droits de l'Homme interviennent à un moment où la communauté internationale redouble d'efforts pour tenter de mettre sur pied une conférence internationale de paix sur la Syrie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est dit mercredi à Moscou profondément étonné du soutien des Etats-Unis au projet de résolution et l'ambassadeur de Russie auprès de l'ONU, Alexeï Borodavkine, a affirmé que les débats au Conseil étaient "inopportuns et contreproductifs" et qu'ils pouvaient "rendre plus difficiles le lancement d'un processus de paix en Syrie".

Il s'est demandé si tout cela ne visait pas "à saper les efforts" en vue de l'organisation de la Conférence internationale sur la Syrie.

Il s'est également prononcé contre des actions "visant à militariser" le conflit, "y compris la livraison d'armes illégales aux combattants de l'opposition armée".

L'ambassadrice américaine, Mme Donahoe, estime, quant à elle, que la résolution "ne porte en aucune façon atteinte" aux efforts internationaux en vue de convoquer une conférence sur la Syrie.

Elle a relevé qu'il était important que les responsables des violations des droits de l'Homme rendent des comptes pour permettre l'établissement d'"une paix durable".
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU discute d'urgence mercredi d'un projet de résolution accusant les forces du président Bachar al-Assad et des combattants étrangers de tuer des civils dans la ville syrienne de Qousseir et appelant à une enquête internationale. Dénonçant les "récentes tueries à Qousseir", le projet de résolution, déposé par les Etats-Unis, la Turquie et le...