"Le pape cherche toujours des moyens pour agir" mais "a besoin de connaître la vérité objective des choses", a expliqué le cardinal, au terme de la messe quotidienne concélébrée à la Maison Sainte-Marthe.
Il s'agit d'un "rapport détaillé sur la situation des communautés (chrétiennes, NDLR) et sur la situation au Moyen-Orient", a-t-il précisé, alors que l'élection de François a suscité chez celles-ci des espoirs d'une initiative du Saint-Siège, même si sa marge de manoeuvre est extrêmement limitée.
Interrogé sur la crise syrienne et plus globalement sur le Moyen-Orient, le cardinal Raï a affirmé que si l'on persiste "à fournir les différents groupes fondamentalistes musulmans en argent, en armes", on court "le grand risque que les musulmans qui sont dans leur grande majorité modérés passent du côté fondamentaliste".
"Les chrétiens du Moyen-Orient ont le grand rôle de garantir la modération musulmane. Mais, étant donné qu'ils s'affaiblissent à cause de la situation de guerre, de la situation économique, et émigrent, (...) on est en train d'obliger les musulmans modérés à passer du côté fondamentaliste", a dit le cardinal qui avait tenu, après son arrivée à la tête du patriarcat, des propos interprétés comme un soutien au régime de Bachar el-Assad.
Ces propos invitant l'Occident à donner "plus de chances" à Assad et craignant la percée de l'islamisme, avaient été très discutés.
Le patriarche avait condamné en janvier encore ceux "qui font la guerre en Syrie en fournissant de l'argent, des armes et des moyens soit au régime soit à l'opposition".
"On est en train de jouer avec le feu et on risque de se brûler", a-t-il répété à I.Media.
Concernant le problème des migrations massives de Syriens vers les pays frontaliers, dont le Liban, le cardinal Raï a assuré que son pays ne fermerait "jamais" ses frontières, "même si nous avons au Liban 1,5 million de Palestiniens et 1,2 million de Syriens" aujourd'hui.
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