"Nous allons augmenter notre soutien envers l'opposition modérée, la Coalition nationale syrienne qui doit s'élargir, s'unifier et garantir clairement à chaque communauté le respect de ses droits en cas de changement de régime. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, nous proposons de classer comme +organisation terroriste+ au sens de l'ONU le Front Al-Nosra, opposé à Bachar Al-Assad mais filiale d'Al-Qaïda", a déclaré M. Fabius dans un entretien au journal Le Monde daté de vendredi.
"Nous avons engagé une procédure commune avec les Anglais pour déposer la demande de classification devant le comité des sanctions des Nations unies", a précisé à l'AFP une source diplomatique. Un veto du Conseil de sécurité est possible mais improbable, ajoute-t-on.
C'est la première fois que la France se prononce aussi clairement sur le classement sur une liste noire du Front Al-Nosra, qui veut instaurer un Etat islamique en Syrie, ce que rejette l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion contre le régime de Bachar Al-Assad.
Cette demande franco-britannique veut se démarquer de la demande de Damas, qui avait aussi demandé en avril au Conseil de sécurité de l'ONU "d'inscrire l'organisation dite Front Al-Nosra sur la liste unifiée des organisations liées à Al-Qaïda".
Dans son entretien, M. Fabius a également proposé "un Genève II" sur la Syrie, "faisant suite à la réunion de Genève en juin 2012 qui avait failli réussir".
M. Fabius a évoqué cette réunion lors d'un entretien téléphonique mercredi avec le secrétaire d'Etat américain Jonh Kerry, précise-t-on de source diplomatique.
"L'idée c'est que les parties syriennes, opposition plus représentants du régime, se retrouvent à cette conférence pour discuter", selon cette même source, soulignant toutefois que "le processus excluait Bachar Al-Assad. La position française ne bouge pas".
Un accord sur les principes d'une transition en Syrie avait été obtenu fin juin 2012 à Genève au cours de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie, qui rassemble les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne), des pays représentant la Ligue arabe, la Turquie et les secrétaires généraux de la Ligue Arabe et de l'ONU ainsi que l'Union européenne.
L'accord prévoyait notamment que le gouvernement de transition puisse inclure des membres du gouvernement syrien actuel.
Le plan, qui n'a jamais été appliqué, avait été critiqué par l'opposition syrienne pour n'avoir pas appelé au départ d'Assad.
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